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Le Livret de notre Jeunesse

Photo : Nos planches à roulettes : Nos autos !!!


Gusano Sanchez

Photo : Ville de Carnoux

Naissance de le ville de Carnoux, grâce aux Pieds-Noirs !
Des souvenirs pour ceux qui on vécu cela …
J’AI  EU LE PRIVILEGE DE VOIR NAITRE CARNOUX 
A L EPOQUE JE FAISAIS MON SERVICE MILITAIRE, AU CAMP DE CARPIAGNE  A 2 KILOMETRES OU CARNOUX A VU LE JOUR PAR LES RAPATRIES DU MAROC
GIGI

Marie-Thérèse Galindo

Photo : Marie-Thérèse Galindo et sa Famille en 1951, au Canada
27/1/2018

Marie Amar, née Pavon

Jeannot Guerra - Le Roi et le Maarifien

Jeannot Guerra - La Saint-Jean

Roger Orquéra - 2ème

Ma Jeunesse au Maarif : Pierrot Lacroix

Photo : Familles Lacroix et Combasson en 1958 
La 1ere photo en couleur ! On voit le p'tit Rouquin, Pierrot !


Manu Muñoz

Manu Muñoz
Chers amis,
A chaque réveillon de la St Sylvestre, mon esprit revient plus de 50 ans en arrière, lorsque notre bande de copains, avec notre Simca 1000, notre Dauphine, notre R8, notre 4cv avec notre beau costume, chemise blanche et cravate (costume que l'on mettait une seule fois dans l’année, puis il allait se perdre dans le fond de l'armoire, car nous n'étions pas des jeunes à costume, mais là, comme cette soirée était sacrée, on faisait un effort).
En plus bien parfumé avec le parfum à la mode qui était le "Caron" mais que rapidement on arrêta d'en mettre car, plus tard, même les marchands de poissons, le facteur, le « Vieux (z) Habits » et d'autres, en mettaient !
Donc nous attendions tous garés, en face du salon de coiffure de notre copain Henri Immormino, rue Wagram, que sortent nos copines, car cela faisait un bon bout de temps qu’elles étaient dedans, et quelquefois cette attente nous paraissait un peu longue, mais rien que de penser à la soirée que nous allions passer, nous tenions le coup. 
Notre grande joie était lorsqu'on les voyait sortir, une par une, bien coiffée, bien couverte avec leur long manteau, et qu'elles montaient dans la voiture en laissant en son intérieur un sacré arome de leur parfum et on s'imaginait déjà la belle soirée qu'on allait se taper. 
Puis une fois que toutes étaient sorties, on partait tous ensemble, direction le Luna Park, où nous attendaient les Don Giovanni pour nous faire passer une soirée extraordinaire dans cette ambiance que nous seuls, connaissions. Et presque à la levée du jour on partait tous se taper une soupe à l'oignon dans un resto près du Mellah, puis cela se terminait  avec des churros  au Maarif.
 Voila comment on vivait la St Sylvestre à cette belle époque.
Un abrazo et très Bonne Année
Manu Muñoz le 3/1/2018
 
Rose Macia
Bonjour Manu,
Merci pour ton récit qui parle du vécu de notre jeunesse à Casablanca lors de la St Sylvestre, aucun et aucune d'entre nous ne peut oublier ces magnifiques soirées que nous passions au rythme des orchestres,  tels que Don Giovanni, Flore, les Diavolos ou autres à la Gambille, Las Vegas, Luna Park mais aussi à La Casa d'Espagna ou à la salle Italienne. 
En ce temps là, nous les filles étions accompagnées par nos parents, ou frères et sœurs et pour vous les garçons,  
 il était nécessaire de vous lever, venir nous demander une danse si c'était oui tant mieux mais si c'était non, il vous fallait retourner à votre place tête baissée ! 
La vie de garçon était difficile en ce temps là !!!!
Merci Manu pour ce récit : cela va faire du bien à nous tous !
Bises
Rose

Jean-Marcel Alvarez

Jean-Marcel Alvarez


Bonjour Pierrot,
Je suis désolé de ne pas participer aux réunions mais elles ont lieu quand je suis encore à Casa.
Je vous suis par le Lien et je vois toutes les photos.
Je tiens à vous féliciter pour cette grande et magnifique manifestation et surtout cette merveilleuse organisation.
J’avais écrit un petit quelque chose sur le Maârif mais je n’ai pas pu l’envoyer : je n’avais pas d’ordinateur. (en panne)
Je t’envoie ce texte en te demandant d’avoir la gentillesse de le mettre sur le Lien pour tous mes amis Maârifiens.
J’espère que pour toi et les tiens, tout va bien, je l’espère.
Je t’envoie ma sincère amitié.
Jean-marcel ALVAREZ
PL : Salut Jean-Marcel
Cela fait plaisir de te lire sur notre site des Copains du Maarif
Merci de texte, plein d’Amour !
Oui, notre quartier nous a beaucoup donné !
Nous sommes fiers, 50 ans après, d’être Maarifiens !
Essaye de venir en Septembre 2019, à Rosas, nous rejoindre..
Tu feras un gros bisou à Olga.
Toute mon amitié Maarifienne.
Pierrot

Manu Muñoz

Sacrés Gamins du Maarif, de Maun Muñoz


Antoine Lopez (No 04)

Demain est un autre jour, d'Antoine Lopez (No 04)
(Nota : Vous savez que dans nos fichiers, nous avons 4 Antoine Lopez !)


Yves Angé

Ma Jeunesse au Maroc - Casblanca d'Yves Angé


Georges Prinzivalli

Finalement, nous sommes nés à une belle époque.
NÉS ENTRE1940 et 1970 : trop FORTS
Premièrement, nous avons survécu à l'accouchement par des mères qui fumaient et /ou buvaient pendant qu'elles étaient enceintes. Elles prenaient des aspirines, mangeaient de la vinaigrette, des desserts, et n'étaient pas testées pour le diabète ou le cholestérol.
Après ce traumatisme, on s'endormait n'importe où, ou on nous couchait sur le ventre dans des lits à paillasse dans des chambres peintes au plomb.
Nous n'avions pas de serrures aux portes.
Lorsque l'on faisait de la bicyclette, on avait des casquettes, mais pas de casques de protection.
Bébés et enfants, on nous emmenait dans de vieilles guimbardes sans chauffage, sans ceintures ni sièges pour bébés, ni air bag. Être dans la benne arrière d'une camionnette par une belle journée ensoleillée était toujours quelque chose d'extraordinaire.
Nous buvions l'eau directement de la fontaine et depuis les Romains dans les maisons les tuyaux étaient en plomb.
Nous mangions des gâteaux secs, du pain rassit, du vrai beurre, du saindoux du lard. Nous buvions du chocolat avec du vrai sucre. Et nous n'étions pas obèses POURQUOI
Parce que nous étions toujours en train de bouger, de jouer dehors
Nous sortions de la maison le matin pour jouer toute la journée au grand air, à condition d'être revenus quand les lampadaires s'allumaient.

Nous prenions des heures à construire nos planches à roulettes avec lesquelles nous descendions les côtes, sans freins. Après avoir foncé dans les buissons une paire de fois, nous avons appris à gérer les problèmes. Nous n'avions pas de Playstations, Nintendos, X-box, iPod. Il n'y avait pas de jeux vidéos, pas 150 canaux au câble, pas de films vidéos ou dvds, pas de son stéréo ou de cds, pas de portable, pas d'ordinateur et pas d'Internet .
NOUS AVIONS DES AMIS et nous sortions dehors pour les retrouver ! Nous tombions des arbres, en faisant le parachute, on se coupait, se cassait des os, des dents et il n'y avait pas de poursuites judiciaires pour cela. On nous offrait des fusils à plomb pour notre anniversaire, faisions des jeux avec des bâtons et des balles, des lance-pierres, des épées, des arcs et flèches, des fléchettes, nous faisions et jouions avec des radeaux de fortune sur les rivières, nous faisions des pistes de glissades sur les inondations des prairies gelées en hiver, nous allions à l'école en culottes courtes par tous les temps, nous sautions et plongions des souches d'arbres des rivières non fréquentées, nous bricolions avec toutes sortes d'outils réputés dangereux des ateliers de nos parents, nous jouions avec des pétards à mèches, nous fumions des P4 à l'unité, nous sucions toute la journée des boite de coco, aux heures les plus chaudes les lessiveuses étaient nos plus belles piscines, nous descendions à toutes allures les côtes en herbes des vergers sur des plaques de linoléum ou balatum d'asphalte en guise de luge.
Les soirées exceptionnelles de grandes chutes de neige, nous avions la permission de jouer à la lueur des réverbères dans les rues enneigées, glissades et traîneaux en bois fabriqués le jour même avec de vieilles planchettes et des cerclages métalliques d'emballages sous les patins occupaient notre temps et gelaient nos mains violettes sans gants et même si on nous disait que tout pouvait arriver, nous sommes pour la plus part toujours là.
Nous roulions sur nos vélos sans frein et sans éclairage ou marchions jusqu'à la maison d'un copain de classe ou de quartier et frappions à sa porte, nous entrions simplement, nous étions très bien accueillis.
L'idée que nos parents auraient un jour à nous faire sortir de prison était impensable, ils étaient AVEC la loi. L'idée que nos parents puissent être contre l'avis de l'instituteur, du professeur, du policier, du gendarme, du Maire, du curé, qu'ils puissent en venir aux mains ou aux insultes étaient inimaginable.
Ces générations ont produit quelques-uns des meilleurs preneurs de risques, têtes pensantes et inventeurs de tous les temps, chefs d'entreprises, souvent autodidactes au bon sens débordant.
Ces années ont été une explosion d'innovations et nouvelles idées.
Nous avions la liberté et la peur de l'échec, le succès et les responsabilités qui vont avec, mais nous avons appris comment gérer tout cela.
Si vous êtes un de ceux-là, si vous vous reconnaissez...
FÉLICITATIONS!

Peut-être que vous voulez partager ceci avec d'autres qui ont eu la chance de grandir, avant que les avocats ne viennent tout réglementer, avant que les " médias " ne prennent tant de plaisir à faire trembler les chaumières de leurs scoops dramatiques, sans certitudes...juste pour le fun et le fric.
Comme la vie était belle, limpide, parfois rude mais combien nous étions heureux !
Vous pouvez envoyer ce message à vos enfants, ils pourront réaliser la bravoure et la chance de leurs parents. 

Andréa Lopez-Letanneur 

Amis d'Enfance et d'Adolescence d'Andréa Lopez-Letanneur


Rocky Mampel

A propos de Casablanca
Para ti que entiendes el Francés porque quiero compartir contigo algún pedacito de una parte de mi historia que marcó mi vida eternamente.
Un abrazo ...
r

Ça remue en moi certaines choses et au même temps ça me fait chaud au cœur...
Une sensation qui m´est difficile d´exprimer!!!
Personne comme nous, qui avons vécu là-bas, pour comprendre ce que nous sentons,
Une part de nous-mêmes est ancrée et une autre est heureusement libérée. Mais il nous reste la dignité d´avoir vécu tout ce que nous avons vécu, tel que nous l´avons vécu et tel que nous l´avons expérimenté et gardé dans le dossier de notre coeur comme un Joyau, que personne ne pourra nous déchirer ni voler!!!
Ce que nous y avons vécu fait partie de notre histoire et de l´histoire non usurpée, par quiconque qui veut la pervertir, tel que tant d´autres ont essayé de transférer aux nouvelles générations, par négligente ignorance ou par intérêt que nous tous, savons !
Mais nous ne devons pas oublier que cela nous a enrichi et nous a rendu forts dans nos fermes convictions
C´est tout simplement un trésor que nous avons hérité à tout jamais car il n´est pas du tout matériel, mais il est tout à fait spirituel et il voyagera avec nous dans l´éternité, sous forme de plan de conscience !
JE T´EMBRASSE FRÈRE / SOEUR et même au-delà de la distance, nous voyageons ensemble, car une bonne partie de nous-mêmes, nous lie fermement...
r
PL : Rocky,
Muchas gracias
Hasta luego
Pierrot

CASABLANCA ANCIENS ET NOUVEAUX
CASABLANCA ANCIENS ET NOUVEAUX PARTIE 1
http://youtu.be/Sz2EN20lqEE 11-7-14
CASABLANCA ANCIENS ET NOUVEAUX PARTIE 2.
http://youtu.be/w0Ef39NFT4s
Casablanca Souvenirs Corniche de Casablanca Maroc 1970
http://youtu.be/NSAexXOb8iU
Casablanca hier et aujourd'hui (1)
http://youtu.be/iXsx4y-zwTc
Casablanca hier et aujourd'hui (2)
http://youtu.be/ZyjKQ_Jzmj8
CASABLANCA -DLP et MELLAH
http://youtu.be/VL6vjXyf7FQ 12-9-14 Manu Muñoz

Casablanca

Raymond Mosser 14/1/2017

Bonjour Pierrot,
Je vais souvent consulter le site que vous gérez très bien concernant notre Maarif.
Ainsi que les nombreux textes rappelant notre jeunesse heureuse au Maroc.
Désirant apporter ma modeste contribution à l'histoire de ce pays, j'ai rédigé un résumé des étapes de ce que furent 50 années de présence française, ainsi qu'un condensé de mes nombreuses et différentes lectures sur le sujet.
Nous avons bien connu les gens de ce pays et avons sympathisé avec nombre d'entre eux, tant dans le domaine scolaire, professionnel que celui de l'amitié.
Dans mon bureau, j'avais des collègues du nom de Kébir ou Maati, ainsi que Cohen ou Benzaquen
Et tout ce petit monde s'entendait très bien...
Nous ne faisions pas cas de nos différentes tendances politiques ou religieuses.
amicales pensées...
Raymond
PL : Merci pour ce mail et surtout pour ce texte sur le Maroc.
Je vais bien sûr, le publier : voir ci-joint et dans la rubrique "Ecrits Maarif-Casa-Maroc".
Amitiés Maarifiennes
Pierrot Macroix

50 années de présence française au Maroc

Arlette Clercq le 27/2/16

Maroc raconté

José Pastor le 27/2/2016
Oh, Casa !!!
Article paru dans "La Tribune" (lien ci-dessous) :
PL : Merci José.
Je viens de passer 2 heures à lire et regarder ces textes et images de Casablanca et du Maroc.
A l'époque, tout le monde vivait en osmose et toutes les religions étaient réunies.
Faites comme moi, regardez aussi l'histoire de l'indépendance du Maroc pacifiste et l'humanisme du Roi Mohamed V ! :
Frédéric Mitterand raconte une époque du Maroc avec le Maréchal Lyautey et avec de très belles images très rares !!!
Un Casablancais, Randolph Benzaquenraconte sa jeunesse au Maroc !
Merci José de cet envoi : Ayons un " devoir de Mémoire ".
Pierrot

http://lnt.ma/casa-des-annees-60-souvenirs-souvenirs-par-randolph-benzaquen/
Notre ami Randolph Benzaquen est de retour sur LNT.
Mais cette fois, avec un témoignage authentique sur la vie à Casablanca dans les années 60. Un voyage dans le temps pour certains, de l'histoire pour d'autres, le récit ne laissera en tout cas pas indifférents les Casaouis qui déplorent sûrement l'état de leur ville. Le lecteur pourra compléter sa lecture sur notre site par un écrit de fiction qui imagine que d'illustres Casablancais reviennent pour reprendre en main la ville. Cet article est illustré par une vidéo trouvée sur YouTube, un document rare sur le Maroc sous le protectorat et la ville de Casablanca dans les années 50. Des images certes datant de quelques années avant le récit proposé ici par Randolph Benzaquen, mais qui ne manqueront pas d'illustrer son propos.
Casablanca dans les années 1960 était une ville pleine de charme. Elle n'avait pas l'effervescence des grandes villes. De ses rues émanait une quiétude qui me faisait rêver.

" La jeunesse que nous représentions était surtout composée de Français et de quelques Marocains, Espagnols et Italiens.
Nous allions de quartier en quartier. Au Maarif avec ses Espagnols jaloux, nous n'osions même pas regarder les filles car cela dégénérait rapidement en bagarre. Les filles devaient supporter leur grand frère macho. Bourgogne avec beaucoup d'Italiens. La place de Verdun et ses environs avec sa communauté juive.
Nos distractions étaient centrées sur la plage, les cinémas et les surprises-parties.
Je me déplaçais sur un Rumi, scooter à la mode à l'époque. Les jeunes filles se retournaient en entendant son bruit rageur caractéristique. Cela nous permettait de tchatcher (se faire valoir) et de les draguer (courtiser) plus facilement.
La Corniche a toujours été le point fort de Casablanca avec son panorama sur la mer et ses piscines en enfilade.
Pendant longtemps, notre préférence s'est portée sur la piscine Tahiti, car nous pouvions jouer à "tchitcha la fava'', Jeu qui consiste à opposer deux équipes. Une première avec un homme qui s'appuie contre un mur et sert d'oreiller aux cinq où six autres qui sont penchés, la tête coincée entre les cuisses de celui qui le précède, les bras enserrant le bassin pour affermir la colonne. Les six autres comportant l'autre équipe, s'élancent en courant, prenant appui sur les reins du premier et atterrissant le plus loin possible sur les dos courbés en criant ''tchitcha la fava''. C'était une sorte de saute-mouton viril.
Les torsions de colonne vertébrale étaient fréquentes, car lorsque nous étions assis à califourchon sur le dos des adversaires, nous n'avions pas le droit de bouger et l'équipe adverse devait encaisser, sans tomber, le poids des six autres participants et ainsi gagner. Les filles nous encourageaient. Mais pour que la colonne s'écroule, nous sautions sans penser aux conséquences.
En pleine adolescence, nous passions des après-midi entiers au Tonga, grande cabane au bord de l'eau où nous dansions le rock'n roll, bercés par Fats Domino.
Les responsables râlaient lorsque nous mettions des slows dans le juke-box : "Voyons en maillot de bain !" Ils avaient peur que l'on "zlague" (s'embrasser sur la bouche).
Le cœur battant, nos premiers amours commençaient à germer.
Parfois nous faisions des incursions à la piscine du Kon Tiki, beaucoup plus souvent à Miami avec son avancée rocheuse d'où nous pouvions plonger en pleine mer et d'où nous ressortions parfois plein d'épines d'oursins.
La piscine du Miami jouxtait le Sun Beach que nous boudions car c'était un club privé, un peu huppé. Au Miami, nous nous sentions plus libres et sa piscine balayée par les vagues par mer forte, nous ravissait.
Le samedi soir, nous allions danser au Rayon Vert, dancing du Miami, où parfois la concurrence masculine des G.I's de l'armée américaine provoquait des bagarres avec les jeunes.
Plus tard, fréquenté plus sélectivement, il y avait le Zoom Zoom, animé par Philippe Campeggi, un danseur de batucada brésilienne, sympathique et infatigable. Sans oublier l'Abreuvoir, boîte de nuit animée, avec son âne à l'entrée.
Entre autres distractions, il y avait les surprises-parties, organisées chaque semaine dans des maisons différentes.
Les filles assises d'un côté de la pièce sur des chaises, les garçons de l'autre côté. Nous devions nous lever devant tout le monde pour inviter l'élue : "Vous dansez mademoiselle ?" Avec la peur d'un refus. Quelle ahchouma ! (honte).
Les cinémas également occupaient nos fins de semaines. La télévision n'avait pas envahi les demeures. Les "matinées enfantines", le dimanche matin au cinéma Lynx, n'étaient pas si enfantines, surtout au balcon dans les derniers rangs. Il y avait toujours quelqu'un pour crier: " Eteindez " (sic!) la lumière, commencez l'cinima".
Pendant l'entracte, au cinéma Lutétia et au Liberté, nous admirions les posters d'acteurs d'Hollywood, bien entendu, en nous régalant d'une glace Pingouin au nougat.
Les cinémas Empire et ABC, sur le boulevard de la Gare, passaient des documentaires de voyages, présentés par le cinéaste en personne. Les voyages me trottaient dans la tête, ils prenaient forme.
Un autre point de rencontre était le glacier Oliveri. Habitué à ses glaces depuis tout jeune, je n'ai jamais trouvé de glaces aussi savoureuses. Son scopitone avec le film de Fernand Reynaud, " le 22 à Asnières ", nous faisait nous tordre de rire. La crêperie Le Teufteuf, non loin, était aussi notre petit fief. Le vendeur d'amandes grillées passait tous les après-midi en criant : " Almendras kilométricas ".
Hors de Casa, nous allions, soit vers le sud à la Desserte des plages, soit vers le nord vers Manessmann, Pont Blondin ou Bouznika, plus loin, mais moins fréquentée et plus sauvage, sans oublier Fédala, les forêts de l'oued Néfifik et Camp Boulhaut.
La station de ski de l'Oukaïmeden, située après Marrakech à 2500 mètres d'altitude, nous a remplis la tête de souvenirs. Pour nous y rendre, la route était étroite, sinueuse, souvent bloquée par des éboulis rocheux qui dévalaient la montagne. Les précipices nous faisaient frémir.
Nous dormions chez Juju et dansions aux deux Corbacs tenu par Pierrot Armand, un bel homme, plein de charme.
Sur la route, l'arrêt dans la petite ville de Settat était presque obligatoire. C'était un point de rencontre où nous buvions de délicieux jus de fruits naturels.
La découverte du Surf en 1967 a changé notre mode de vie.
Nous allions chercher des planches à Kénitra à la base américaine. Les militaires n'étaient pas du tout rigides et semblaient même un peu hippies.
Nous en profitions pour manger des crêpes au sirop d'érable au restaurant L'El Dorado, avec sa musique américaine et ses chansons d'Adamo. Et nous surfions la belle vague de Mehdia, station balnéaire au charme ancien avec sa plage de sable fin. Son casino en bois, complètement délaissé, nous racontait toute son histoire. Nous dormions sur la jetée, à quelques mètres des vagues entre l'océan et l'embouchure de l'oued Sebou.
Mais quelque part, cette jeunesse ne me surprenait plus. J'avais besoin de casser le carcan des habitudes. Les films de ''Connaissance du Monde'' du cinéma ABC m'avaient influencé. Il me fallait plus que les balades dans l'Atlas où les séjours de surf à Taghazout à la pointe des Ancres pour me satisfaire… "
Randolph Benzaquen

2ème article :
http://lnt.ma/les-sixties-a-casa-o-temps-suspend-ton-vol-par-randolph-benzaquen/
Après le succès auprès de nos lecteurs du témoignage de Randolph Benzaquen sur Casablanca dans les années 60, il était logique de lui en commander la suite. Voici donc un récit authentique d'un casaoui nostalgique d'une époque clairement révolue. Mais, si la réalité que décrit notre ami permettra à de nombreuses personnes de s'y reconnaître, elle ne reflète pas complètement l'esprit d'une époque. En effet, quelques années après ce que décrit Randolph, pendant la décennie 70, la population marocaine, après deux coup d'Etats avortés, vit une période aujourd'hui qualifiée d'années de plomb. Dans ce contexte, ce sont des groupes mythiques tels que Nass El Ghiwane, qui constitueront la seule échappatoire autorisée pour nos compatriotes. Pour illustrer cet article et lui apporter un autre éclairage, la rédaction de LNT vous propose de (re)découvrir un documentaire de Martin Scorsese dédié à Nass El Ghiwane. Un autre témoignage, deux faces d'une même pièce.
" Je suis né en 1944, rue Monge, près du Petit Lycée, dans un Casablanca où la guerre n'avait pas vraiment étiré ses tentacules. Nous avons eu une enfance protégée de toutes les horreurs que l'Europe subissait. Il y a dans toutes choses une part de hasard ou de chance auquel aucun être ne peut échapper. Nous l'avons eu cette chance, de naître au Maroc. Maroc qui a su ne pas rentrer dans la folie meurtrière. Je ne vais donc parler que d'une enfance insouciante.
Ah ! Ces souvenirs toujours présents en nous.
Ne serait-ce que par ses gens simples qui sillonnaient les rues.
A la porte du ''Petit Lycée'', il y avait toujours le vendeur de barbe à papa avec sa carriole, le nuage qui s'enroulait sur le bâton nous fascinait. Les vendeurs de bonbons avec les piroulis dont les manches étaient, soit une petite cuiller, soit une fourchette, les réglisses en forme de colimaçons que l'on déroulait. Le vendeur de pépites, de cacahouètes et de pois-chiches. Le vendeur de noix de coco.
Le vendeur de nougat surnommé : ''Jimmy nougat'', avec sa longue barre de métal enrobée de nougat et sur laquelle il tapait avec un bruit métallique pour nous attirer.
A certaines périodes de l'année, nous faisions le ''tour de côte'' pour admirer le coucher du soleil dans la jolie Mercury au toit transparent de mes parents. Bien entendu nous nous arrêtions pour manger des ''tchumbos'' (figues de barbarie), et des maïs grillés ou bouillis. Mon père surveillait du coin de l'œil les sièges pour qu'on ne salisse pas sa belle américaine. Nous, nous nous régalions tout en regardant passer le vendeur de ballons aux couleurs multicolores.
Près du zoo d'Aïn Sebaa, nous chantions dans la voiture :''Du côté du zoo, du côté du zoo''. Mon père était patient, mais lorsque nous l'exaspérions, il lui arrivait de balancer sa main en arrière, sans regarder car il conduisait, le coup retombait sur le plus proche. La place entre les deux sièges était maudite, personne ne la voulait.
J'aimais entendre le son du klaxon, feutré comme une note de jazz. Ce n'est qu'à cette époque que les klaxons des voitures ont eu cette sonorité.
Nous étions enthousiasmés lorsque dans la rue nous croisions le dresseur et son petit singe à qui il disait : ''Ti fire comme li viaux jouif qui demande l'arjeann'' et le petit singe de s'exécuter en musique, en se courbant main tendu pour récolter les pièces.
Je revoie encore le livreur de blocs de glaces qui remplissait les glacières. Cette charrette rouge tirée par deux beaux chevaux qui n'oubliaient jamais d'arroser la rue de leur urine odorante, les crottes nous plaisaient plus car lorsqu'elles séchaient nous aimions leur odeur.
Le livreur, aidé d'un énorme crochet, portait ces gros blocs sur les épaules parfois jusqu'au quatrième étage de l'immeuble. Notre terrain de jeu était la rue où il y avait très peu de voitures. Quand les Bambaras passaient près de chez nous en gesticulant en musique, nous avions peur et allions nous réfugier dans l'entrée de notre immeuble. J'en profitais pour serrer très fort Connie dans mes bras. Une petite américaine dont je parlerai tout à l'heure.
Ma mère ne manquait jamais le petit espagnol, vendeur de ''monas'' (brioches) et surveillait son cri : ''La mona, la mona madame.'' Avec l'accent.
Parfois le matin, comme un oiseau, le rémouleur nous accompagnait de sa musique mélodieuse qui flottait dans l'air et semblait tout apaiser.
Le soudeur de métaux que l'on entendait de loin car il tapait sur une casserole pour se faire annoncer.
Le vendeur d'ails qui criait : ''A di l'ail''. Le vendeur de fumier qui annonçait : ''lifumépoujadin''. Le vendeur de poissons qui chantait : '' Brochi, crabibo yal boulbo''. Le vieux-habits avec son ''biieuu''. Le vendeur d'eau, avec son outre en peau de bouc, ses tasses en cuivre et son jolie costume typique.
Et j'en oublie de ces hommes qui ont, sans que nous nous en rendions compte, remplis nos souvenirs et peuplés notre vie.
Parfois, passaient dans la rue, ces éternels aides de la police que l'on appelait les ''Chabaconnais'' ; qui en réalité voulait dire " Ca va cogner ".
Souvent, nous prenions des calèches pour nous déplacer, autrement plus sympathique que les taxis. J'aimais regarder les petites Jeep américaines quand elles nous doublaient. Elles étaient gracieuses comme des jouets.
A l'épicerie, nous achetions des boites de cachous La Jaunie, des chocolats Mars et des biscuits Henry. J'adorais les pierres à feu qu'on lançait sur le sol pour les faire crépiter.
Nous habitions dans un quartier tranquille. Notre voisin sur le trottoir d'en face s'appelait monsieur Lebon, qui, bien qu'ayant une réputation d'antisémite, venait fréquemment le samedi réclamer une assiette de dafina. Non loin, près des douches Laredo, rue Lacépède, habitait Haïm la Force, capable d'arrêter deux chevaux avec les dents.
Au rez-de-chaussée de notre immeuble, un capitaine de l'armée Américaine vivait avec sa famille : les ''Quillen'', ses deux filles Connie et Nancy étaient deux jolies petites blondes. Malgré mes dix ans, Connie fut mon premier flirt.
Nous partions dans leur station-wagon américain à la base de Nouaceur et là, je restais émerveillé par ce petit bout d'Amérique. C'était pour moi le modernisme. Les super-marchés, les jeeps, les glaces, les congélateurs géants, les belles voitures américaines, les Ray Ban, les jeans, la musique country dans l'air, les Dallas, les gens plus décontractés.
A chaque fois que j'y retournais, c'était la fête.
Radio Nouaceur nous permettait d'écouter les derniers tubes avant l'Europe : Elvis Presley, Little Richard, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Fats Domino, les Platters et tant d'autres.
Plus tard, nous nous déplacions en Solex et je n'oublie pas que pour aller plus vite, nous faisions pression sur le pneu avant en poussant la barre en fer du moteur. La place Bel Air et la rue Ollier étaient notre circuit pour course de Solex.
Ah ! Le bal des ''Provinces de France'' qui réunissait des milliers de gens. Nous dansions sur des estrades et jouions à des dizaines de jeux.
Peu à peu, ces ''Provinces'' de France n'ont fait que se réduire avec le temps.
Et la foire Internationale, grandiose avec ses dizaines de stands et surtout ses jeux les plus mirobolants. Je rie encore en me rappelant les cris pour attirer la clientèle : " Errbah, errbah ! A ghanier la poupée. Qui n'a pas gagné, va gagner.
Qui n'a pas eu, va eu. Tout c'qu'il est pas rouge, il est noir. C'est la chance qui danse. La maison du bonheur. "
Cinquante ans plus tard, je le chante encore avec nostalgie.
Se souvient-on du géant, qui se déplaçait dans une quatre chevaux, assis sur le siège arrière ?
Et de la vieille Russe extrêmement maquillée qui sillonnait les rues, habillée de fourrures, de toque et de foulards bariolés en plein été.
J'en arrive au Maarif avec ses quatre cinémas : le Rex, le Mondial, le Familia et le Monte Carlo. Pour nous y rendre nous passions devant les maisons basses occupées par les Espagnols. Souvent, sur le trottoir les petites vieilles, tricotaient assises sur des fauteuils en rotin. On se croyait dans un village du sud de l'Espagne.
A l'église, nous allions écouter l'orgue, tout près de l'école tenue par les religieuses.
Le week-end, souvent nous partions nous baigner soit au port de Casablanca à la jetée de Lure, soit à Fédala pour profiter de sa quiétude.
Nous allions voir de prestigieux chanteurs aux arènes de Casablanca ou au théâtre Municipal.
Je n'ai pas parlé du boulevard de la Gare, avec ses boutiques de grandes marques, ses librairies, ses cinémas, ses immeubles stylés, son salon de thé : ''Au Roi de la Bière'', son marché Central au charme ancien et ses palmiers qui lui donnaient beaucoup de prestance.
Casablanca était une ville élégante et cosmopolite.
Il y a tant à dire sur cette ville qui subit une transformation radicale et où les souvenirs avec le temps se sont dilués. C'est tellement bon de les réveiller pour les faire revivre. "
Randolph Benzaquen

3ème récit :

http://dafina.net/gazette/article/l%E2%80%99ouka%C3%AFmeden-%E2%80%93-par-randolph-benzaquen

L'Oukaïmeden - par Randolph Benzaquen
Alors que certains espèrent voir l'été se prolonger le plus possible, d'autres sont déjà nostalgiques de l'hiver. Randolph semble en faire partie, puisqu'il nous raconte ici les moments privilégiés qu'il a vécu à l'Oukaïmeden, la célèbre station de ski marocaine. Avec force détails, il nous embarque dans le récit d'une randonnée unique et palpitante dans les hauteurs de l'Atlas, aux côtés de son chien-loup, dont l'instinct lui sera d'un grand secours. Une lecture rafraîchissante!

A Casablanca, mes amis européens me parlaient souvent de l'Oukaïmeden avec tellement de ferveur, que cela m'a donné envie d'y aller. L'Oukaïmeden est la principale station de ski du Maroc et se situe à 75 kilomètres de Marrakech, sur un haut plateau. Elle fait partie de la chaîne montagneuse du Haut Atlas et culmine à 3200 mètres d'altitude. De Marrakech, on peut voir la masse imposante de l'Atlas. La route est splendide surtout lorsqu'elle quitte la vallée de l'Ourika. On aperçoit de nombreux villages construits à flanc de montagne, dans des champs de pierres ocre. En été, le climat est très agréable. Les Azibs sont tous occupés par le bétail en transhumance. On peut faire de l'escalade, partir à la découverte de peintures rupestres ou s'en aller en randonnée à dos de mulet.
Dans les années soixante, la route pour s'y rendre était dangereuse, étroite, bordée de précipices vertigineux et souvent obstruée par des chutes de pierres qui avaient occasionnées à maintes reprises, des accidents mortels. Mais c'est ce qui rendait ce coin unique : la difficulté pour y accéder. A l'entrée de la station, on trouvait un petit lac à la surface duquel se reflétaient les montagnes. Sur place, nous étions hors du temps. Le paysage était assez austère, car à cette altitude la végétation était pauvre. Arrivés sur le plateau, il nous fallait un temps d'acclimatation pour être en pleine forme car nous étions à 2500 mètres d'altitude. L'Oukaïmeden était une station de ski originale, avec ses moniteurs de ski, berbères en djellabas qui ne se débrouillaient pas mal du tout et qui transportaient notre matériel à dos de mulet jusqu'au téléphérique qui se trouvait un peu loin. Hammadi, le fils du cheikh de Tachedirt a même représenté le Maroc aux jeux olympiques d'hiver.
Il m'est arrivé une fois, début mai, de surfer tôt le matin dans les environs de Casablanca et de skier le jour même en fin d'après-midi à l'Oukaïmeden. Cela fait partie des trésors que le Maroc nous offre. Entre camarades, nous allions dormir la plupart du temps chez ''Juju'', une auberge rustique tenue par monsieur et madame Juvien où l'on nous traitait comme à la maison. Parfois à l'hôtel Imlil, mais l'ambiance était plus impersonnelle, moins montagnarde. A l'occasion chez des amis qui avaient des petits chalets ou des appartements. Qu'est ce que l'on riait dans le dortoir chez ''Juju'' ! Comme les filles et les garçons étaient ensemble, on ne souffrait pas du tout du froid extérieur, l'environnement était parfois bien chaud.
Au dancing, ''Les Deux Corbacks'', la salle était pleine de gens détendus après une journée de ski et de plein air. Les ingrédients étaient réunis pour passer une bonne soirée animée par Pierrot Armand, le responsable, qui savait mettre tout le monde à l'aise. Le domaine skiable situé entre 2500 et 3200 mètres d'altitude était le mieux équipé et enneigé du Maroc.
Nous faisions la queue au remonte-pente en compagnie de filles : Marie-Pierre Roccard, Marianne Pereira et j'en passe, les unes plus belles que les autres dans leurs combinaisons de ski colorées. Pour faire le malin, il y avait toujours un original qui dévalait la pente trop vite sur ses skis, pour épater la galerie et qui souvent s'étalait les quatre fers en l'air, au pied des jolies demoiselles. Du haut du téléphérique, la vue était grandiose sur l'Atlas et le Toubkal. Sur les pentes, il y avait toujours des skieurs qui voulaient transmettre leur savoir. Un jour, assis sur le téléphérique, en compagnie de mon ami Marcello, je pensais que personne ne me reconnaîtrait de si haut. Je me moquais donc en toute impunité, du ton de monsieur Fougerolles qui donnait un cours de ski. Sa voix résonnait dans la vallée avec un accent très ''vieille France'' " Plantez bâtons ! Flexions, extensions ! ". Je répétais à voix haute ces mots en appuyant sur les syllabes : " Plantez bâtoons ! Flexioons, extensioons ! "
Le soir, au restaurant chez ''Juju'', en bavardant avec exubérance autour de la table avec Marcello, je prononçais le mot : " à mort ", avec un accent pied-noir ; monsieur Fougerolles s'est approché de moi et à mon insu, par derrière m'a chuchoté avec élégance à l'oreille " à mort ". Le ton avec lequel il avait prononcé ces mots m'a touché plus qu'une remarque désobligeante. Je n'ai pas oublié la leçon. Parfois, nous empruntions la petite route qui mène à la table d'orientation. D'en haut, nous admirions le panorama qui s'offrait à nous. Tous les pics alentours et Marrakech qui se devinait au loin par beau temps. Une plaque sculptée nous donnait le nom de chaque montagne. Malheureusement, cette plaque, qui faisait partie du patrimoine de l'Oukaïmeden a été volée quelques années plus tard, par des inconscients sans scrupules. Au nouvel an, un peu avant minuit, nous descendions en sinuant par dizaines, les pentes de ski, les uns derrière les autres, en tenant une torche à la main. Vu de loin, cette descente au flambeau était splendide. La montagne s'illuminait comme un serpent de feu.
Mais l'Ouka parfois, pouvait sortir ses griffes acérées, lorsque la neige était instable et provoquait des avalanches qui entraînaient la mort des malchanceux qui se trouvaient sur leurs passages. Comme Philippe Thiallon, un sympathique jeune homme qui n'a pu être secouru à temps et y a laissé sa vie. C'est la raison pout laquelle une descente de ski s'appelle : ''La combe du mort''. Le dimanche, l'Ouka prenait des allures populaires. Des dizaines de cars venant de Marrakech et des villes avoisinantes envahissaient le plateau. Les hommes mal équipés pour la montagne, les femmes en talons-aiguilles, se jetaient sur les champs de neige pour faire de la luge. Ce qui me gênait le plus était le klaxon des bus qui rompait la quiétude des lieux.
Au fil du temps, je me suis lassé de l'excitation des pistes de ski et du bruit que cela entraînait. J'ai voulu faire comme Jacques Chantelauze que je voyais partir seul en pleine montagne, avec des skis de randonnée, loin de la foule bruyante. Les skis de randonnée sont longs, étroits et sont fixés uniquement à l'avant du pied. On avance chaque pied alternativement. On se déplace facilement d'un point à un autre. Il a permis de faire de grandes découvertes dans les contrées inaccessibles comme le Groënland. On équipe les skis de peaux de phoques dont les poils tournés vers l'arrière s'accrochent dans la neige, ce qui permet d'éviter de partir à reculons. Mais ce sport qui s'effectue sans remontée mécanique, amène à évoluer en haute montagne et nécessite une très bonne connaissance du terrain. Les risques de glisser sur la glace ou de provoquer des avalanches sont vite arrivés.
Afin que mon compagnon, Husk, un chien de race Husky, se sente à l'aise, je décidais de l'emmener dans son élément. Une nature vierge que nous allions découvrir ensemble. Je m'équipais donc de skis de randonnée et partais sur les traces de monsieur Chantelauze. Pas à pas, j'avançais laborieusement. Le chien, lui, s'exprimait comme s'il était né à l'Ouka ; alors que c'était la première fois qu'il foulait la neige. Le bruit de la foule des skieurs s'estompait peu à peu et au bout de quelques kilomètres, le silence s'est emparé des lieux. Enfin libre avec un ''loup'' dans les champs de neige vierge. Les choucas (corbeaux) volaient haut dans le ciel. Je m'attardais pour contempler un androman (genévrier thurifère). Je savais que cette espèce robuste, était capable de supporter des conditions climatiques extrêmes : hivers froids, étés très chauds et secs et ce pendant des siècles. A la longue, cette marche était beaucoup plus fatigante que je ne le croyais. Monsieur Chantelauze était plus âgé que moi, je pensais au moins faire aussi bien que lui. Loin de là, je devais à chaque fois m'arrêter pour reprendre mon souffle, particulièrement pour grimper.
Arrivé presqu'au sommet de la montagne, les jambes fatiguées, le souffle court, sans trop réfléchir, je m'engageais sur une plaque de glace exposée au nord. Je glissais assez souvent et soudain je me figeais car ce n'est pas moi qui glissais mais la plaque de glace qui commençait à bouger sournoisement vers un précipice de plus de mille mètres. Ce vide m'a glacé le sang. J'étais paralysé. Pris de vertiges, je me voyais disparaître dans ce gouffre. Je ne pouvais plus faire un pas sans risquer la chute. Je m'en voulais de ne pas avoir été assez attentif. Effrayé, j'ai appelé Husk à grands cris persuasifs et je lui ai fait comprendre qu'il devait me sortir de ce piège mortel. Instantanément, l'Husky a saisi la situation. Il a changé d'attitude, son instinct a pris le dessus. Il s'est placé à un mètre devant moi, la truffe collée à la glace, puis il s'est mis lentement à avancer en zigzag. Je le suivais comme un toutou et je calquais, sans faire de gestes brusques, ses moindres mouvements.
Le chien a flairé et s'est arrêté au dessus de petits buissons épineux. Je me suis allongé pour saisir ces pousses solides et lentement, je me suis hissé à la force des bras. J'ai pu enfin caler mes skis sur ce bout de ''terre''. Husk furetait de droite à gauche et s'arrêtait toujours sur un terrain plus stable. Mètre par mètre, en dix minutes, il m'a sorti de cette situation terriblement inconfortable et dangereuse. Je le prenais à plein bras et le serrais tout contre moi en lui répétant avec amour : " Tu m'as sauvé la vie ! ". Pour me remettre de ces émotions, je décidais de m'installer pour déjeuner en admirant le paysage qui était sublime. Je déchaussais mes skis, Husk était à mes côtés et son maintien montrait bien qu'il était fier de son exploit. Pour entamer la descente, j'ai marché un moment sur la crête rocheuse puis je suis descendu les skis sur les épaules, le long d'une faille, pour rejoindre la neige.
J'ai ôté les peaux de phoques, je me suis rechaussé et j'ai commencé à glisser vers la station. Husk, surpris de me voir m'éloigner aussi vite, est resté sans bouger sur le promontoire. Il devait sauter pour me rejoindre et restait sourd à mes appels. J'ai dû remonter le chemin parcouru, les skis en V pour ne pas glisser et à force de cris et de mots doux, Husk a fini par s'élancer d'un bond de plusieurs mètres dans le vide. Malheureusement ses pattes avant se sont enfoncées dans la poudreuse et son corps a basculé vers l'avant, lui occasionnant une torsion de l'épaule gauche. Sans rechigner, il a continué à trotter en claudiquant. Nous avons fini par rejoindre le plateau bien fatigués tous les deux. Quelle aventure nous venions de vivre ! Je n'avais même pas la force de me déchausser. La montagne aujourd'hui m'avait montré sa puissance et je peux vous dire que j'avais compris son message. Je m'étais un peu trop aventuré à la légère. Sans Husk, je ne veux même pas imaginé ce qui aurait pu arriver.
Il y a tant à raconter sur les merveilleux moments que nous avons passés à l'Ouka et qui font partie de mes plus beaux souvenirs de jeunesse.
Randolph Benzaquen

PL : Merci Monsieur, de vos récits, qui font chaud au coeur
Pierrot

Maroc raconté

Le Maarif

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%A2rif_%28Casablanca%29
(El) Maârif est un quartier commerçant de Casablanca, au Maroc. Il constitue un arrondissement de la ville de Casablanca, relevant de la préfecture d'arrondissements de Casablanca-Anfa.

Dans ce quartier se trouvent le centre commercial et les célèbres tours jumelles appelés Twin Center, ainsi que de nombreuses boutiques de luxe. C'est également le quartier le plus fréquenté par la jeunesse casablancaise. Le quartier Maârif est un quartier de classes moyennes jouxtant les boulevards riches de Massira, Roudani, Bir Anzarane et Zerktouni (Boulevards de luxe). Ce quartier est donc un lieu de diversité sociale du fait des nombreux commerces qui visent tous les budgets ainsi qu'un centre de loisir composé de cafés prestigieux et de restaurants d'excellence sans oublier les meilleures pâtisseries du Maroc qui se trouvent dans ce quartier. Le monument le plus notable du quartier reste le complexe Mohamed V où se trouve le plus grand stade du Maghreb et où se déroulent les compétitions nationales et internationales.
Étymologie
L'histoire du Maroc nous apprend que le terme «Maârif» désigne une fraction de la tribu des Mzab, originaires de la région de Ben Ahmed. Une zone rurale jadis connue pour la bravoure, le courage et l'abnégation de ses Kiads. Les Maârifs, qui ont réussi au long des décennies une belle expansion terrienne, sont arrivés dans la région qui sera plus tard connue comme Casablanca et ils y achetèrent des parcelles de terre. Le nom du quartier découle donc du fait que ces personnes possédaient des terres dans ce quartier.
Histoire
Le Maârif du début du siècle dernier est considéré comme une zone d'insécurité (30 juillet 1907 : massacre d'Européens à Casablanca). Ceux qui y habitent sont à la merci des pilleurs. Ils ne possèdent qu'un lopin de terre pour planter des légumes et une baraque en bois. Le lieu est un faubourg de Casablanca, à environ 2 km 500 du centre-ville.

En 1911, des négociants anglais, Murdoch et Buttler, y achètent, des terrains cinquante fois moins chers que ceux du centre. Le tout est acquis à une fraction de la tribu arabe chorafas, les Maârroufis, issue de Kasbet el maârifs à 12 km de Ben Ahmed (El Maarif-Regada existe encore aujourd'hui). La revente des terrains sur plan, par lots, débute vers 1915/1916. L'acquéreur est une société immobilière qui les revendra à son tour. Pour ce, elle accroche une annonce devant le « grand café du commerce » dans l'ancienne médina. Le lieu est une véritable foire aux terrains. Tous les courtiers s'y retrouvent. Vu la crise du logement, le prix d'un lot au Maârif s'élève parfois à 10 000 anciens Francs (pour des salaires de 10 à 15 Francs/ jour. La maison en préfabriqué coûte 100 à 120 Francs le m2. Les prix sont en Peseta Hassani (1Fr : 1,25 P.H.). Par ses origines, le Maârif est un vrai village dans la ville. Il n'était d'ailleurs pas inclus dans le Plan Prost (1er plan d'urbanisme de la ville). Et pour échapper à la spéculation, les petites bourses recherchent des terrains hors périmètre. C'est ainsi que dès 1912, des petites gens s'installent pêle-mêle, dans des baraquements en bois. Les briques et le ciment sont encore importés d'Espagne à prix d'or. Et la première briqueterie ne sera construite à Fédala que quelques années plus tard.

Le moindre coût de ce quartier attire les nombreux immigrants espagnols et italiens à faibles capitaux. Des Grecs, des Portugais, des Arméniens et d'autres ressortissants des Pays de l'Est y élisent aussi domicile (en très petit nombre). Et c'est cette population d'ouvriers et de petits employés européens, qui assure le succès du lotissement du Maârif. Le quartier est assez éloigné du centre. Et il a tous les aspects des faubourgs populaires des villes côtières espagnoles. Les lacunes du plan Prost en matière d'habitat modeste apparaissent très vite. Le tracé de ces quartiers, etablis sur un quadrillage trop rigoureux, ne tolérait aucun espace public. Les terrains sont sans voirie. Les rues sont tracées en damier, sans eau et sans lumière. Dès 1916, l'assainissement de ce nouveau quartier devient nécessaire. Le Maarif est un marais insalubre. Et faire des égouts, avec une nappe phréatique si peu profonde, est hors de prix. Le Maarif fait donc à lui seul, l'objet d'un plan d'urbanisme et d'assainissement. Et paradoxalement, c'est en pleine crise financière mondiale (1929), que la construction du quartier prend un grand essor. Entre 1927 et 1933, le Maârif a déjà son aspect actuel.
Quartier Maarif premières migration
Les premiers émigrés étaient d'origine oranaise. On parle des familles comme celle des Cerdan qui ont élu domicile dans le quartier. D'autres avaient émigré d'Espagne et plus précisément de la ville d'Alicante, encouragés par la naissance d'une nouvelle ville où toutes les opportunités étaient ouvertes. Il faut rappeler qu'en ce qui concerne cette première vague de migration, elle était essentiellement composée de personnes qui avaient obtenu la nationalité française en Algérie vers 1890. La seconde migration en importance est celle des Italiens de Tunisie et des Constantinois, originaires de Sicile. Les études attestent que plus de 50 % de la population jusqu'à l'indépendance du Maroc venait de ce substrat social de travailleurs et petits fonctionnaires qui ont choisi le chemin de l'exil vers une ville émergente.

Avec l'installation de la C.T.M et des T.A.C vers la fin des années 1920, une autre étape dans le peuplement du quartier voit le jour. C'est à cette époque que des Français de Métropole, des commerçants et fonctionnaires, en particulier ont été encouragés de venir s'installer au quartier Maârif. Les chiffres avancés par les urbanistes français soulignent que ce sont là pas moins de 15 % de la population du quartier. Les statistiques avancent le pourcentage des 2/3 d'habitants qui sont soit Espagnols, soit Italiens soit Français. En 1939, la guerre décide du reste et offre au quartier une autre page de son histoire. Nous sommes devant les grandes vagues d'immigration qui ont bouleversé le vieux continent. L'Europe fait la guerre, et certains citoyens ont choisi la paix en venant au Maroc faire fructifier leurs biens. Il s'agit des réfugiés politiques de la guerre d'Espagne d'abord. Et ce sont là 15 % de plus qui viennent s'ajouter aux premiers tissus urbains du quartier. Nous sommes là à un pourcentage de 80 %, les 20 % restants seront formés des Grecs, des Portugais, des Arméniens, et d'autres ressortissants des Pays de l'Est. C'est dans cette tour de Babel que le quartier le plus coloré du Maroc prend ses assises. De leur côté, les Marocains musulmans avaient fait le choix de s'installer dans un quartier mitoyen qui sera connu plus tard sous le nom de Derb Ghalef.
Brassage urbain et culturel
C'est en somme une colonie d'immigrés qui est à l'origine du quartier Maârif. Comme on l'a vu précédemment, le tissu social était composé d'Italiens, d'Espagnols et de Français et de Portugais.

Les Marocains ont élu domicile à la périphérie, dans le quartier connu aujourd'hui sous le nom de Derb Ghallef. Ce qui a étonné les analystes de l'époque fut le brassage immédiat et surtout la spontanéité avec laquelle les différentes populations ont pu cohabiter dans une entente quasi idéaliste. Certains sociologues français, appuyés par les travaux de grands urbanistes, ont affirmé que « c'est l'origine sociale des immigrés qui a favorisé le métissage du tissu urbain du quartier ». La vie dans une communauté en construction a favorisé, entre eux, l'entraide et l'entente. L'autre point important à prendre en considération est la loi française de l'époque. En effet, les lois françaises du Protectorat tendaient à favoriser et intégrer les ressortissants des pays européens du fait que les Français de souche étaient peu nombreux, ainsi les petits-fils d'émigrés, nés au Maroc qui avaient le droit automatiquement à la nationalité française et sans aucune démarche ni formalité. Ce qui était un privilège considérable à l'époque dans ce sens que les flux vers le quartier ont été ordonnés, et surtout soumis à un plan d'aménagement voulu par les autorités françaises. Une communauté de juifs européens et marocains suivit cette magnifique vague d'immigration qui rendait le quartier encore plus diversifié et multiculturel. Divers parcs ont été laissés par les colons après l'indépendance du Maroc ; parmi ces parcs on peut citer le célèbre parc de la ligue arabe qui reste le poumon de la région du Grand Casablanca et un centre de loisir sans précédent pour les habitants, le gouvernement marocain décida d'améliorer ses services publics en construisant des écoles (primaires,collèges,lycées) ainsi que des cliniques au Maârif et en fondant des associations sportives prestigieuses comme le célèbre club CMC qui reste l'un des meilleurs clubs marocains dans plusieurs disciplines (football, basket-ball, tennis).
https://www.youtube.com/watch?v=pqfAew3Rf04

HISTOIRES-DU-QUARTIER-MAARIF

A propos de Germaine Bernabeu

PL : Bonjour,
J'aimerai que l'on puisse envoyer à notre Présidente du MAS, Germaine Bernabeu, un recueil écrit par les Maarifiens !
Qu'en pensez-vous ?
Je ferai un "Copier-Coller" de tous écrits, que vous m'enverrez par Mail.
Cela lui fera un joli cadeau, avec vos photos, que vous voudrez bien me faire parvenir.
Germaine à 82 ans et s'occupe du Lien depuis de nombreuses années !!!
Et en plus, elle gère d'autres associations !!
MERCI Germaine
J'attends vos écrits !
Avez-vous des photos de Germaine ???
Merci d'avance
BIZZZZ
Pierrot Lacroix

Georges Prinzivalli Juin 2012
Chère Germaine,
Je voudrai te dire banalement merci pour ce que tu fais et bon anniversaire, mais c'est insuffisant, tu mérites toute notre affection et notre amour pour continuer à t'occuper de nous réunir et de rester dans l'esprit du Padré car comme lui, tu dois tous nous aimer pour être toujours là.
Reçois pour ça toute notre affectueuse reconnaissance.
GROSSES BISES et que tu sois avec nous encore plusieurs années.
Danielle et Georges

Marcel Cerdan

Marcel Cerdan naît le 22 juillet 1916 en Algérie (alors " française "), dans le " Petit Paris " de Sidi Bel Abbès.
En 1922, sa famille s'installe au Maroc (à ce moment-là sous protectorat français), dans le quartier Mers Sultan de Casablanca, où il grandit.
Le jeune Marcel effectue son premier combat de boxe à l'âge de huit ans, pour une tablette de chocolat.
À dix-huit ans, il dispute son premier combat professionnel à Meknès.
Marcel Cerdan est légionnaire de première classe honoraire avec le matricule 60.140 - 1948.
Signalons son amour pour le ballon rond, car il fut aussi un ailier de grand talent. Il fut sélectionné aux côtés de Ben Barek dans la sélection du Maroc qui affronta l'équipe de France2 pendant la guerre, mais aussi avec l'USM Casablanca en 1941 et 1942 avec Larbi Ben Barek3.
Le 27 janvier 1943, il épouse Marinette Lopez (1925-2011).
Il débute à Paris à la Salle Wagram contre Louis Jampton. Semant la terreur sur les rings dans les années 1940, il est surnommé " le Bombardier marocain ". Après avoir gagné les titres français et européens des poids welters, il devient champion du monde des poids moyens en battant " Le Roi du KO " Tony Zale le 21 septembre 1948 par KO technique (abandon à la 12e reprise).
C'est à cette époque qu'il est le compagnon de la chanteuse Édith Piaf.
Blessé à l'épaule, il est contraint de laisser sa couronne à Jake LaMotta à Détroit le 16 juin 1949. Une revanche est prévue le 2 décembre 1949 au Madison Square Garden mais elle n'aura jamais lieu.
Le 27 octobre 1949, Cerdan prend le vol Paris-New-York Air France afin d'y rejoindre sa compagne Édith Piaf. L'avion s'écrase dans la nuit du 27 au 28, sur le Pico de Vara, une montagne de l'île São Miguel, dans l'archipel des Açores. Il n'y a aucun survivant parmi les 48 passagers de l'avion où se trouvait aussi la grande violoniste Ginette Neveu. Les cendres de Marcel Cerdan ont été inhumées au Maroc, puis en 1995 au cimetière du Sud de Perpignan.
Il a trois fils : Marcel Jr (4 décembre 1943), René (1er avril 1945) et Paul (1er octobre 1949-8 avril 2013).
PL Hier, nous avons vu à la télé le film " La Môme " (Edith Piaf : 19/12/1915 - 10/10/1963) :
Edith Piaf avait installé dans son hôtel particulier, les trois enfants de Marcel Cerdan et leur mère, Marinette, après le décès de Marcel.
Vu que Marcel Cerdan est décédé en 1959, j'aimerai savoir quels liens il y a entre la Famille Marcel Cerdan avec le quartier du Maarif ???
Etait-ce le quartier de son épouse, Marinette Lopez ?
Merci de vos réponses
Pierrot

Réponse deJules Torres
Cher Monsieur Lacroix,
Je crois me souvenir qu'il y avait une laiterie de la famille Cerdan au Maarif
Est-ce le lien avec avec le quartier ?
Amitiés
Jules
PL : Merci Jules
Je ne sais pas ...
J'espère que les Maarifiens vont m'éclaircir à propos de Marcel Cerdan.
Salutations Maarifiennes
Pierrot

Alain Macia
PL : J'avais posé la question : Est-ce que Marcel Cerdan qui était avec nous à Rosas 2011, était le fils de notre "Champion Boxeur"
Bonjour Pierre,
Non Marcel Cerdan de Rosas n'était pas le fils à notre Marcel Cerdan National !
Je profite que la photo de Marcel Cerdan apparaisse sur le site pour dire haut et fort que Marcel a été l'un des plus grands boxeurs de tous les temps :
La guerre a empêché Marcel d'avoir un plus grand palmarès et jamais les Casablancais n'oublieront cette tragique année 1949, disparition de notre grand champion et dire que s'il avait pris le bateau comme prévu !!!!
Mais Edith Piaf était trop pressée de le voir !!!
C'était un très bon footballeur il a d'ailleurs joué à l' Ideal club, mais son père l'a obligé à boxer (qu'elle intuition) !
J'ai bien connu Marcel junior qui avant d'être boxeur en France était comme toi et moi, Casablancais du coté du quartier Liberté pas loin du quartier La Foncière !
Il a fait ce qu'il a pu en qualité de boxeur, évidemment : il ne possédait pas le punch de son père, mais il a fait 2 combats valeureux contre Menetrey et Gallois.
Son père n'aurait fait qu'une bouchée de ces 2 boxeurs !
Ses frères René et Paul (dcd) ainsi que sa Maman Marinette (dcd) vivaient à Platja d'Aro en Espagne et tenaient un restaurant de plage, qui je crois existe toujours.
A présent Notre Grand Marcel repose à Perpignan et je crois que Marcel Junior habite du coté de Montpellier.
Amitiés
Alain
PL : Merci Alain de toutes ces précisions
A +
Bonnes vacances de retraité !!
Bises à Rose
Pierrot

Maroc 2014

Dany Anania

coucou Pierre
J'ai crée avec l'aide de plusieurs de nos amis une page spéciale sur mon site.
sur le thème de la pétanque...
Notre ami Claudio Ocaña m'a suggéré de te le faire passer, car certaines photos intéresseront peut être d'autres copains de Casa.
alors voici ce lien, et si effectivement les amis veulent participer, c'est avec joie que j'intégrerais sur cette page leurs photos ou commentaires...
http://www.casa-lesroches.com/nos_champions_de_petanque.htm
Pour cela il suffit de me les faire parvenir
dany.anania@gmail.com
Souvenirs souvenirs...
big bisous

Louise Diamante

Nous avons interviewé Le fils du boxeur Marcel Cerdan , René Cerdan à Alicante, qui témoigne sur son père, Édith Piaf et de son exode du Maroc.
http://reportage34.skyrock.com/
PL : Regardez ce reportage : On voit au début Giséle Goussard

Vincent Salemi

Bonsoir les Amis,
Voici l'adresse d'un site “MAROC bien aimé 1932”.
Certaines photos rappelleront des souvenirs à tous les Ancien casablancais.
http://www.cemaroc.com/t25-le-maroc-en-1932
Cordialement
Vincent

Manu Muñoz

ENCORE UN DOCUMENT A GARDER DANS LA COLECCION

CASA-D-AVANT

André Alvarez

MAARIF toute une histoire !!!
Nous envoie l'histoire du Maarif, écrit par Madame Berthe Gilavert
Nous y découvrons que le nom du Maarif, vient de la tribus des Maaroufis !!
Merci André

MAARIF-Histoire

Vincente Gil

Salut Pierrot
je viens de recevoir ce document plutôt intéressant, et parfois émouvant, sur Casa des années 50. Une vraie leçon de notre Histoire que je voudrais vous faire partager.
Bious à tous :
“Casa la blanche” en 1956 n'a absolument plus rien à voir avec la métropole que l'on connaît aujourd'hui. Ce documentaire d'une trentaine de minutes vous fera faire un voyage express dans le temps pour voir l'évolution de notre chère cité.
http://www.lnt.ma/buzz-du-jour/salut-casa-en-1956-52586.html

Louise Diamante

Un peu d histoire de notre pays le Maroc.
Bisous
Les juifs marocains, plus grande communauté juive du monde arabe :

Ils n'ont jamais voulu partir. Refusant de se laisser bousculer par l'Histoire. Sourds aux appels de la Terre promise. En cet été 1983, Tamo et Meyer, 80 ans, savent qu'ils sont les derniers juifs berbères du Haut Atlas. La veille encore, des membres de la communauté, venus de Casablanca, ont tenté de les emmener dans un hospice de Marrakech. Mais ils ne quitteront pas les flancs ocre d'Aït Bouguemez. Et qu'importe s'ils ne sont plus en mesure de vivre de leur métier – bourrelier pour lui, tisserande pour elle. Ils savent qu'ils peuvent compter sur les familles du village. Dans la soirée, le fils des Janane, chauffeur routier, rapportera de Béni Mellal de la viande kasher. Demain, l'une des filles des Beigha déposera du grain, des œufs et des légumes. Normal, entre voisins ? Peut-être. Mais surtout emblématique de ce judaïsme marocain qui compte aujourd'hui trois mille âmes. Certes, c'est peu au regard des deux cent cinquante mille de 1945. Mais cela n'en fait pas moins la plus grande communauté juive du monde arabe.

« Il y a les juifs. Et il y a nous, les juifs marocains », s'amuse Hervey Levy, chef d'entreprise d'Agadir. La quarantaine, père de deux enfants, il vit avec tous les siens dans sa ville natale. « Nous faisons partie intégrante de l'évolution de ce pays. Nous y avons toujours eu notre place et personne ne la conteste. »

Il faut remonter à la nuit des temps pour trouver l'origine de cette histoire qui a vu juifs et musulmans partager les mêmes langues, superstitions, saints, souverains ou ennemis, comme le rappelle l'exposition « Les juifs dans l'orientalisme » du musée d'Art et d'Histoire du judaïsme à Paris. Le Maroc y est largement représenté, notamment avec la célèbre Noce juive de Delacroix (1841), mais aussi dans les tableaux de Jean Lecomte du Nouÿ, Alfred Dehodencq ou Jean-Léon Gérôme. La Madeleine de ce dernier, en bronze doré et patiné, porte ainsi le costume des mariées juives du pays.

« Il est probable que les premiers juifs sont arrivés au Maroc au Ve siècle av. J.-C., après la destruction du premier Temple de Jérusalem, explique le professeur Mohammed Kenbib, grand spécialiste de l'histoire du judaïsme marocain. Vinrent ensuite ceux chassés par la destruction du second Temple, en l'an 70, entraînant la judéisation des Berbères, comme il y a eu berbérisation des juifs. Les Andalous sont arrivés en 1492, avec l'Inquisition. »

Les juifs bénéficient du statut de « dhimmis ». « Ce sont des protégés du sultan, poursuit Kenbib. Ils peuvent pratiquer leur religion mais reconnaissent la suprématie de l'islam et payent un impôt particulier. » L'intégration du Maroc dans le marché économique mondial, au XIXe siècle, met à mal l'équilibre culturel, social et économique trouvé entre les populations juives et musulmanes. Les artisans juifs doivent faire face à la concurrence des machines et des objets manufacturés venus d'ailleurs. Et cela s'accentue avec le protectorat (1912-1956), qui entraîne une certaine prolétarisation de la communauté. Sans parler des colons, qui occupent désormais le rôle d'intermédiaires avec l'Europe, jadis dévolu aux juifs.

A l'arrivée des Français, ces derniers doivent également faire face à un antisémitisme jusqu'alors inconnu au Maroc. Dès 1940, les lois antijuives de Vichy y sont appliquées. Sauf qu'entre 1941 et 1943 les musulmans n'hésitent pas à leur servir de prête-nom pour éviter que leurs biens soient séquestrés. Quant au roi Mohammed V, qui avait ouvert les portes du royaume aux juifs d'Europe persécutés dès les années 1930, il a ostensiblement fait savoir aux autorités françaises qu'il ne faisait aucune distinction entre ses sujets.

Les juifs marocains ont ainsi traversé la tourmente sans grands dommages, contrairement aux juifs d'Europe, quasiment rayés de la carte. C'est donc naturellement vers eux que se tournent les sionistes pour peupler le nouvel Etat d'Israël. Dès 1947, des centaines d'agents sionistes parcourent à cette fin le Maroc, forçant parfois la main à une population totalement intégrée dans la société. Les départs s'accentuent ensuite avec l'indépendance du pays (1956) et la guerre des Six-Jours en Israël (1967).

Aujourd'hui, au Maroc, cette histoire vieille de près de deux mille cinq cents ans est vaguement enseignée dans les manuels scolaires. Pourtant, elle est partout, inscrite à jamais dans le paysage. Et bien sûr dans les ruelles des mellahs, ces quartiers jadis dévolus aux juifs, à ne pas confondre avec les ghettos fermés d'Europe. Celles de Rabat portent toujours leurs noms. Rue Shalom-Zaoui, rue David-Cohen... Plus un seul juif n'habite ici. Ceux qui résident encore dans la capitale du royaume se sont éparpillés en ville. Mais c'est surtout à Casablanca que l'on trouve le gros de la communauté.

En ce début avril, veille de Pessah (Pâque juive), l'heure y est à la fête. Voilà maintenant plusieurs jours que Marcelle Sebban et son amie Sarita Harrus (respectivement 83 ans et 94 ans) sont sur le pont. La première était professeur de mathématiques. La seconde, institutrice, a aussi voué sa vie à l'éducation. Elles et leurs maris symbolisent le rôle joué, au sein de la communauté juive marocaine, par les institutions scolaires de l'Alliance israélite universelle, cette société culturelle juive internationale fondée en France en 1860. Comme le rappelle Marcelle, « l'Alliance a amené l'émancipation par l'instruction. »

Né en Algérie, Emile Sebban, le mari de Marcelle, est arrivé au Maroc au lendemain de la guerre pour créer l'Ecole normale hébraïque de Casablanca, en 1946. Au programme, un enseignement moderne, hébraïque, français et arabe d'excellente qualité. « Après la Shoah, il fallait redonner aux juifs de nouvelles raisons de vivre et d'espérer. Nous n'aurions pas pu ouvrir cette école ailleurs. C'est au Maroc que se trouvait la communauté la plus importante d'Afrique du Nord. A l'époque, nous n'avions pas conscience qu'elle allait massivement émigrer vers Israël, la France ou le Canada. » Aujourd'hui, l'école, située dans le quartier résidentiel de l'Oasis, compte encore 150 élèves.

Presque tous les enfants Sebban, désormais dispersés à l'étranger, y ont étudié. Et c'est pour les accueillir que Marcelle court les rues de Casa, où l'effervescence de la fête de Pessah est à son comble. La boucherie Amar ne désemplit pas. Idem pour la pâtisserie de Norbert Fahl. Les indigents de la communauté ne s'y sont pas trompés, faisant la manche alternativement en arabe et en français. Ouverte en 1945 par la grand-mère de Norbert, la maison débite meringues, biscuits secs et autres gâteaux kasher. D'autant que la boutique est mitoyenne de la synagogue Beth-El, l'une des trente synagogues de la ville. Construite en 1949 dans un style arabo-andalou, elle accueille les cérémonies officielles en présence des représentants de Mohammed VI. Tous les vendredis soir, on y bénit le roi et ce pays, dont la nouvelle Constitution stipule que l'unité « forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamiques, amazigh [berbère, NDLR] et saharo-hassani s'est nourrie et enrichie de ses affluents africains, andalous, hébraïques et méditerranéens ».

Alors, tout irait pour le mieux dans le Royaume chérifien ? Non. La communauté se réduit chaque jour davantage, et sa moyenne d'âge est élevée. Le pays va mal. Les islamistes « modérés » sont au pouvoir. Les inégalités sont criantes, la délinquance en hausse, et c'est sur ce terreau que prospère un islamisme radical à l'origine des attentats de Casablanca, en 2003. « Un juif, c'est désormais une abstraction. Non plus le voisin ou le cordonnier, mais celui qui est en Palestine et fait du mal », regrette le militant associatif anti sioniste Sion Assidon.

On fait avec. D'autant que certains enfants reviennent au pays. « Après ses études en France, mon aîné a accumulé des stages payés une misère, raconte Norbert Fahl, le pâtissier. A Casa, il a immédiatement trouvé du travail. » Idem pour Yoav, le fils Amar, parti à l'étranger six ans durant, qui a ouvert une sandwicherie kasher mitoyenne à la boucherie de ses parents, fréquentée à 95 % par des musulmans.

« La saga du judaïsme marocain est trop profondément ancrée dans l'histoire de ce pays pour disparaître », affirme André Azoulay, hier conseiller économique de Hassan II, aujourd'hui conseiller de son fils, Mohammed VI. « Pour en comprendre la réalité contemporaine et les ressorts, pensez à ce million de juifs marocains dispersés sur tous les continents et qui, génération après génération, ont su et voulu cultiver leur mémoire, affichant sans complexe la richesse de leur marocanité. »

Sion Assidon, lui, fait un rêve. « Au XII-XIIIe siècle, la dynastie musulmane berbère des Almohade, qui domina l'Afrique du Nord et l'Espagne, avait réduit la communauté juive à néant. Mais à peine ont-ils perdu le pouvoir qu'elle renaissait de ses cendres. Avec un peu de chance, l'histoire pourrait se répéter... »

Source : Télérama.fr, 12 mai 2012. Par Yasmine Youssi. Les juifs dans l'orientalisme, exposition jusqu'au 8 juillet 2012 au musée d'Art et d'Histoire du judaïsme, Paris 3e.

Louise Diamante

Des vidéos précieuses... sur Casa !!!
A garder dans les archives
bisous
http://youtu.be/rqhj7yHJfS4

http://youtu.be/h4II9vweveI

http://youtu.be/3meV-d0DoMo

José Morido sur le Maarif

Sur le Maarif de José Morido
Ce fut en premier une ferme tenue par un riche agriculteur qui avait sa maison: rue du Ballon d'Alsace angle Boulevard Camille Desmoulins. Il y avait là plusieurs bâtiments, nous connaissons tous la Villa "CHEZ DESCHAMPS" transformée plus tard en "Maison Portugaise" qui avait accès également par la Place des Halles; cette place en mon temps fut toujours un terrain vague avec des chardons où nous allions jouer au foot juste derrière le marché. Il existe également une villa de Maître rue de l´Atlas au numéro 11 qui date de cette époque avant le Protectorat. Ces terrains étaient traversés à l´Est le long du Bd Jean Courtin (Ex Rte de Mazagan) par l´Oued Bouskoura. Au bord de cet oued se trouvait un four à pain primitif ainsi que le Hammam (bain Turc) l´ensemble avait des murs d´enceinte en terre battue, que l´on pouvait voir en partie, rue du Bourbonnais.
Le quartier est fondé en 1911 par trois négociants Anglais les terrains 50 fois moins chers que ceux du centre ville (Voir l´article de Jeanine Nicolas "un quartier de Casablanca le Maarif" Cahiers d´outre-mer nº63 Juillet/Septembre 1963)
Dans la photo aérienne de 1922 nous y voyons au centre l´Eglise c´est en 1918 que se construit l´Eglise Franciscaine au style "Colonial Espagnol" comme en Californie (voir photo)
Le Père Bonaventure Cordonnier (mort en 1946) y dît sa première messe le 15 Septembre 1918 (Les Franciscains furent remplacés par les Salésiens en 1929). Devant et derrière l´Eglise entre la rue du Jura et la rue des Alpes rien, pas de cinémas Monte Carlo et Mondial, pas d´Ecole en Bois, ce terrain devait être un boulevard avec des jardins au centre, et une belle perspective depuis la route de Mazagan, la spéculation a empêchée la réalisation de ce projet et bien d´autres.
Il y avait là quelques cent familles qui s´étaient risquées à abandonner la vieille médina (Ville) de Casablanca (Ex Comptoir Portugais repris par les Espagnols au 18ème siècle, qui obtinrent du Sultan le privilège du commerce); cette ville était une forteresse où l´on fermait les portes au coucher du soleil.....
Dans la journée les maraîchers vendaient leurs marchandises, hors murs le long de l´oued. La ville était circonscrite dans l´enceinte de l´ancienne médina, seul le cimetière de Sidi Béliout se trouve en dehors, et le port n´existait pas.
L'oued Bouskoura longeait les murs d'enceinte et son embouchure à la mer, la plage de sidi Béliout qui se prolongeait jusqu'aux roches noires.
Mais revenons au Maarif, au début du siècle, nous pouvons dire qu´il se trouvait en zone d´insécurité (Le 30 juillet 1907, massacre d´Européens à Casablanca) et que les quelques européens qui y habitaient ne possédaient qu´un lopin de terre pour planter les légumes et une baraque en bois, et ils étaient à la merci des pilleurs. Dans "le Maroc pour tous" auteur Luis Cros (Librairie Universelle Paris. 1914) nous trouvons un véritable trésor de statistiques économiques et autres du début du siècle, jusque fin 1913, pour inciter les Français à se rendre au Maroc...extrait: la population musulmane autochtone non assimilable (le vrai musulman ne s´embarrasse pas de nationalité, il est musulman avant tout) et son sol, sujet à l´indivision.... "Je n´impose rien, je ne propose rien, j´expose". Dunoyer.
Le Maréchal Lyautey avec le concours de grands urbanistes, PROST etc... traçât le plan de la ville, le dahir du 16 Avril 1914 (12 joumada 11/1332) relatif aux alignements, plan d´aménagement et d´extension des villes, mît ordre aux implantations incontrôlées.
Après plusieurs arrêtés municipaux et Viziriels 25 Juillet 1922 fixant le périmètre de la ville, le ler Octobre 1925 Plan général de voirie, et enfin l´arrêté municipal permanent de voirie et construction du 2 Janvier 1952 signé par le Pacha SI HADJ HAMMAD EL MOKRI et A. GRILLET, sous Directeur Chef des Services Municipaux de Casablanca. Voici en quelques mots l´histoire de l´ Urbanisme.
La population
Le Maarif existait déjà en 1912, le Plan Tardif, le géomètre Albert Tardif indique une route qu´il nomme route du Maarif, qui part de la Gare de Ber-Rechid face au camp militaire 1, et près du parc de fourrage, sur cette route se trouve aussi le camp des Zouaves, ce plan est la première esquisse du boulevard circulaire avant la construction du parc Lyautey. En 1922 cette route sera appelée avenue Guinemer jusqu´au croisement avec la rue du capitaine Herve (cette dernière s´appellera rue d´Alger par la suite) à l´emplacement du Consulat d´Espagne aujourd´hui, à cette date le Maarif est bien tracé et le plan de voirie en cours. Après la toute première migration provisoire et à la suite du plan d´ assainissement (le Maarif étant un marais insalubre au moment des pluies, la Venise de Casablanca)
Le peuplement se fit de déménagements d´Espagnols et Italiens venus du Quartier "Ferme Blanche"(Camp Espagnol, avant 1912); famille CERDAN etc...; les premiers étaient d´origine Oranaise, d´une génération ou deux, ils avaient émigré d´Espagne (Alicante) et avaient obtenu la nationalité Française en Algérie vers1890, la seconde migration en importance des Italiens de Tunisie et du Constantinois originaire de Sicile.
Nous pouvons dire que plus de 50 % de la population jusqu´à l´indépendance vient de ce substrat social de travailleurs et petits fonctionnaires. Avec l´installation de la C.T.M. et des T.A.C. fin des années vingt, quelques Français de Métropole, des commerçants et fonctionnaires un 15% pas plus, cela fait 65% (2/3).
En 1939 (c´est mon cas) des réfugiés politiques de la guerre d´Espagne un autre 15% soit 80%. Le 20% restant des Grecs, des Portugais, des Arméniens, et d´autres ressortissants des Pays de l'Est.
Cette tour de Babel, s´entendait en Français (très peux parlaient l´Arabe), les Marocains Musulmans se regroupent dans un quartier mitoyen (le Derb Ghalef).
Le social
Les lois françaises du Protectorat tendaient à favoriser et intégrer les ressortissants de Pays Européens du fait que les Français de souche étaient peu nombreux, ainsi les petits-fils d´émigrés, nés au Maroc, avaient le droit automatiquement à la nationalité Française et sans aucune démarche ni formalité.
Par contre, il n´y avait pas de lois sociales ni retraite obligatoire, seuls les fonctionnaires et employés Français de grandes sociétés y avaient droit. La Sécurité Sociale Marocaine fût instaurée en 1961, après l´indépendance de 1956 ; la Caisse d´Aide Sociale était embryonnaire, les patrons pouvaient faire la loi, avec les travailleurs Marocains (Musulmans) et étrangers.
Le religieux (la petite Sicile ou Chicago)
La Population du Maarif était à 90% Catholique, et plus des 2/3 pratiquantes, les fêtes religieuses, Noël, Pâques etc... étaient très pompeusement célébrées, mais surtout la Saint Jean (Population d´origine Alicantine), et Notre Dame de Trapani 15 Août (Population Sicilienne)
Les feux de Saint Jean et les Processions du 15 Août au Maarif méritent à elles seule un chapitre complet pour les décrire.
Les Maarifiens se souviennent certainement des marmites de fèves au camun, et des feux de Saint Jean où la joie et les débordements battaient tous les records.
Mais aussi les chants des grandes processions où l´on sortait la Vierge avec clairons et fanfares, enfants de cœur et pénitents qui suivent, des trottoirs bondés de monde pas une seule discordance.
Les fagots de chardons étaient cueillis dès le debut du mois de Mai et bien gardés, il y avait rivalité entre une rue et une autre.
Les Prêtres étaient des Autorités notables, avec leurs soutanes noires, bien reçus et respectés, bien que dans l´après guerre les troubles sociaux firent progresser quelques groupes d´athés, et certains plaisantins les taquinaient en sifflant le fer à leur passage, "pitaferro" expression italienne.
Néanmoins la J.O.C. et la C.F.T.C. avaient une forte et enviable représentation.
La plénitude ou apogée :
Le Père LE CAER fit construire une nouvelle Eglise dans les années cinquante, que nous étions fier de notre clocher : rien ne nous faisait présager qu´en si peu de temps il resterait muet à jamais.
Nous étions submergés dans nos matches de quartier, les équipes:
l´Atlas, le Tajarapis, Canigoux, etc... ensuite Le Galia Sport Maarifien.
(Sur l´un des dernier "LIEN" une photo du Galia avec mes copains Samartano,Vazquez,Perez, Laumier etc...)
Les Ecoles, d´abord celle en bois baptisée "Ecole des Babalouches"(Babbouch=Escargot en Arabe) derrière l´Eglise, qui fût remplacée par l´Ecole du Maarif, rue Fabre d´Eglantine, et enfin sur le terrain de l´école primitive en bois.
L´école Dominique Savio tenue par les Salésiens, Mme la Maréchale Lyautey nous fît le grand honneur de son Parrainage en posant la première pierre. Par la suite la cour de cette Ecole fut le cadre de joyeuses Kermesses et Patronages.
Mais me voilà grandi et transformé en un Homme, je me souviens beaucoup plus des bâtiments de l´ancienne église, (dont un premier projet de reconstruction, la première tranche des travaux réalisée dans les années trente, fût le Cinéma Familia et les dépendances, ainsi que le fond de la nef de l´église elle même, dans un Style néo byzantin (Donc plus proche de l´Art Musulman) ce projet fût abandonné, probablement trop coûteux.
En traversant la cour postérieure, se trouvaient les logements des prêtres dont les fenêtres donnaient rue des Alpes, plus d´une fois et comme j´étais de la maison, (je fus envoyé à la cave pour chercher quelques bouteilles de vins) par ailleurs les sorties du cinéma par la rue d´Auvergne, et le M.A.S, et les salles de lutte gréco-romaine.
Puis les colonies de vacances à Ksiba dans l´Atlas du Tadla, avec le Père Guillaume Autret, nous voyagions dans la benne, comme du bétail, de camions prêtés gracieusement par l´entreprise de T.P: Truchetet Tansini et Dodin, quelle illusion de bonheur nous envahissait...
Il existe encore une symbiose naturelle entre nous et notre clergé, car notre éducation et formation ont été fortement influencées, bien pour combler le manque de temps de nos Parents, et surtout les pénuries de la 2 éme Guerre, et les efforts d´intégration d´une communauté si hétérogène. L´esprit de paroisse a remplacé celui de la Nationalité; tant mieux.
Mes souvenirs et appréciations personnelles vont s´étoffer petit à petit ce chapitre sera mis à jour le plus souvent possible.
Le quotidien :
Pendant la Guerre, alors que j´allais à l´école du Maarif en 1943 j´étais en 5éme, ma maîtresse Mme Lovecki, d´origine Corse?, le Directeur Mr Dumas, d´autres instituteurs: Mr Maréchal, Mr Masella, Melle Muñoz, Melle Llobregat, etc...
A cette époque avant la classe, le salut au drapeau obligatoire, nous chantions: Marechal nous voilà.....le sauveur de la France, avec le salut Romain en pourboire, ironie du sort, je vous rappelle que mon Père était Républicain Espagnol.
Le résident général de France, le Général Noguès à la T.S.F. nous ordonnait de respecter la commission d´armistice, et les Allemands étaient à Anfa, et rue de l´Aviation Française, chez FIAT où ils avaient leur Q.G., (les Français n´avaient pas le droit de faire le service militaire, ils faisaient un service social substitutif sans armes, comme des Boys Scouts)
Mais bientôt on emporta mon Père en camp de concentration, Azemour puis Ouedzem : c´est là que j´ai pris le train pour la première fois, avec Maman et ma Soeur Aurore
Papa était déprimé et avec une dysenterie carabinée.
Heureusement un beau jour, le 11 Nov 1942 les Américains vont débarquer et délivrer le Maroc, ils bombardent Casa. Au Maârif, une bombe tombe dans le terrain mitoyen adjacent à l´école, une autre dans la villa des Torres, place du Nid d´Iris.
Le Jean Bart (bateau de guerre) a beau riposter, les Français de Vichy se rendent : quelle joie, le Bd de la gare et la Place de France étaient une marée humaine, les Américains nous jetaient des chewing-gums et des bonbons.

Ecrit par José Morido

Manu Muñoz

Les Gamins du Maarif

Gamins du Maarif

Jean-Marcel Alvarez

Hommage au Padre

HOMMAGE-AU-PADRE

par Randolph Benzaquen

via Arlette Thomas
Les sixties à Casablanca, Ô temps suspends ton vol - par Randolph Benzaquen
http://www.lnt.ma/culture/les-sixties-a-casa-o-temps-suspend-ton-vol-par-randolph-benzaquen-27442.html

Randolph-Benzaquen

Roberta Catalano

Bonjour à tous les amis du Maarif et du Maroc, je m'appelle Roberta Catalano et j'ai grandi au Maroc.
Je suis italienne et j'ai habité à Mohammedia et étudié à l'école italienne de Casablanca.
A présent je vis en Italie, mais je viens souvent au Maroc, et c'est d'ici que je vous écris. Je travaille depuis six ans pour recueillir les bribes de l'histoire des Italiens au Maroc, chose assez dure car il n'existe pas beaucoup de matériel.
Mais enfin je viens de terminer et en novembre paraîtra mon livre, "Eclats de mémoire, les Italiens au Maroc", avec la maison d'édition Senso Unico, au Maroc.
Le livre recueille l'histoire de l'an 1000 à aujourd'hui il sera publié en italien et en français.
Je viens hélas de connaître votre merveilleux site (www.le-lien-maarif.com) et je me demandais si vous pouviez m'aider en ma recherche de photos en haute résolution; j'ai besoin d'images des soldats américains à Casa, de l'église de Saint Antoine de Padoue, de la procession de la Vierge, du Maarif, de la crèche, du Christe Roi...
Notamment, j'ai beaucoup aimé la photo de l'inauguration de l'église, offerte par M. Roger Di Lorenzo; celle de la procession de M. Jean-Louis Casano.
Ce serait important pour que le public sache l'extraordinaire vie qui est passée par le Maarif et le Maroc en général. Le livre est très beau, grand format. Naturellement vous serez remerciés sur l'ouvrage et je serais honorée de vous envoyer un exemplaire. Le travail que vous faites est admirable; c'est tellement précieux de sauver la mémoire! Merci de tout coeur pour ce que vous pourrez faire, bien à vous;
Roberta Catalano

http://www.robertayasminecatalano.it/index.html

René Cerdan

(envoyé via Andréa Letanneur)

Nous aussi, nous nous souvenons…………..
C'est à la lecture du Casablanca de notre jeunesse évoqué par Randolph Benzaquen, que je me suis mis à me remémorer « mon » Casablanca.
Cette ville qui m'a vu naître un bel après-midi d'avril 1945, et qui m'a enrichi de trois préceptes fondamentaux qui ont jalonné le long parcours de mon existence : Aimer sa famille Apprécier ses Amis et savoir Respecter l'autre.
Lorsque vous possédez ces trois atouts, la vie ne peut être qu'une embellie.
Casa m'a toujours émerveillé, fasciné même.
J'ai, depuis toujours aimé la découvrir. C'est pourquoi tout petit, je l'ai arpenté dans tous ses recoins et appris à la connaître aussi bien que ses habitants. Excepté peut-être les Roches Noires, qui se trouvait à la périphérie de Casa, je connais tous les quartiers de la ville.
C'est certainement par mon nom et aussi le fait que nous étions une grande famille (Ma tendre Mère avait 10 frères et sœurs, disséminés dans tous les quartiers de la ville) et que l'on me voyait depuis toujours, déambuler dans les rues, que j'ai pu apprivoiser les différentes et redoutables bandes de jeunes qui protégeait leurs quartiers (et surtout les filles), par de terribles castagnes.
Depuis le Camp Cazes, jusqu'à la gare, route de Médiouna en passant par Bourgogne, le Maârif, le quartier Gauthier, Place de Verdun, Bab Marrakech, le Melha qui n'avait aucun secret pour moi en remontant vers la place des Alliés, Garage Allal, rond-point Chimicolor, l'indus etc…
C'est ainsi que m'adonnant à mes rêveries d'enfant, je me suis mis progressivement à déserter l'école.
J'ai là aussi un beau parcours ; Jules Ferry, Audissou, les Frères de La Salle, puis différentes autres écoles payantes dont je n'ai fait que passer pour terminer avec tous les bourricots de la ville à l'école Pigier au dessus du cinéma « Lutétia ».
Le Maroc est un pays froid ou le soleil est chaud se plaisait à dire le Maréchal Lyautey et c'est vrai que lorsque nous marchions à l'ombre dans le trottoir d'en face, où le soleil était absent ; il faisait bon flâner, au frais !
C'est ainsi que ma curiosité et mon plaisir à marcher m'ont amené à rencontrer toute sorte de gens, riches et pauvres, de confessions et de nationalités différentes. J'ai pu ainsi pénétrer chez eux, manger à leur table et découvrir leur propre univers si particulier à chacun d'entre nous, pour arriver enfin cet indescriptible sentiment « d'être comme chez moi, chez eux » !
Aujourd'hui encore, lorsque je me rends à Casa, je passe mes journées à me promener à travers ses rues incroyablement bondées de gens passifs qui ne font rien d'autre que d'être là et ou rare sont les européens et les bourgeois marocains qui osent s'y aventurer.
Alors qu'à mon époque, nous profitions des moments de loisirs pour aller nager dans les différentes piscines de la corniche ou bien sur les plages jouer au foot, tandis que d'autres s'adonnaient à la pêche ou au sport à la Casablancaise (Parc Lyautey) pour l'athlétisme, au basket, au volley ou encore au tennis pour les plus snobs.
> > Ou bien tout simplement aller sur la Corniche admirer ce fameux rayon vert au coucher du soleil, que l'on attendait des heures entières à proximité de la Cambuse.
Avec une « horchata » ou une « Agua limon » que l'on achetait dans un kiosque près du « Kon-Tiki », quand ce n'était pas un trognon de maïs grillé et qu'un Arabe (On appelait ainsi les autochtones ou bien nord africain, puisque nous étions les marocains pour nos compatriotes de la métropole), nous vendait pour 4 frs 6 sous
J'ai du mal à retrouver ma blanche et luxuriante ville natale.
Lors de mes ballades intra-muros, j'interroge souvent les commerçants sur le pourquoi de cet abandon de la ville, de ces fameux immeubles des années rétro qui lui donnaient ce charme indescriptible à nul part autre ailleurs, et que l'on laisse se délabrer inexorablement.
La réponse qui revient le plus souvent est que la majorité de ses habitants ne sont pas originaires de Casa. Par conséquent, peut leur importe son patrimoine architecturale puisque seul l'intérêt commercial prévaut, donc on abat les prestigieux immeubles d'antan comme celui du bd de la Gare en face du Marché Central pour ériger de gigantesques tours (réalisé par Ricardo Boffil, excusez du peu), comme celles du Maarif.
En constatant ce désastre, j'éprouve une sensation d'amertume qui contribue malheureusement au fil des ans, à me faire comprendre que je perds, le Casa de mon enfance.
Surtout ne cherchez pas une quelconque mélancolie dans ces lignes car, il y a bien longtemps que j'ai fait abstraction de ce coté nostalgique lorsque je reviens chez moi. Je transcris simplement les constatations que j'observe à chacun de mes déplacements et qu'il faut admettre malgré tout.
Alors, suite à la lecture du récit de Randolph, ainsi que celui de Michel Arnopoulos alias Casawi, je souhaite avec votre collaboration entreprendre la démarche de faire revivre Notre bien aimé Casablanca, avant sa transformation complète et définitive, qui effacera définitivement les traces de notre présence et celles de nos pères.
Cela serait amusant que chacun d'entre-nous relate en toute simplicité la vie de son quartier, relate des anecdotes sur sa propre famille, les voisins, les amis, l'école… bref tout ce qui raviveraient nos souvenirs, et qui enrichiraient les pages de notre livre :
Casablanca, forever
Ne craignez pas d'écrire, quand bien même vous pensez que se sont là des banalités, des futilités sans intérêt.
Bien au contraire, tout ce qui ce rattache à notre vie la-bàs est essentielle.
Transporter vous dans le Casa de votre adolescence, sans omettre de laisser aux vestiaires ce que vous êtes devenus aujourd'hui.
C'est primordial pour que l'on puisse se retrouver sincèrement, sans aucune restriction.
Nous sommes entre-nous et justement parce que la particularité de cette merveilleuse ville est le fait que nous avons vécu pareillement le quotidien de tout un chacun, quand bien même il existait des différences de catégories sociales, de nationalités et de religions.
Le seul fait d'être Casablancais nous rassemblait.
Alors pour que vive Casa toujours dans nos cœurs ¡
Vite à vos plumes et écrivez vos pages d'amour, avec l'assurance de savoir que vous avez déjà au moins un lecteur qui attend impatiemment d'apprendre de vous.

Gilbert Heredia

Gilbert à la Neige : Lac Day at Aoua - Immouzer

Immouzer-1963-LaNeige

Pierre Lacroix

Voir les photos dans la rubrique : "Vos photos souvenirs et par nom de famille"

Maroc du 01 au 15 Juin 2011

Andréa López Letanneur

Nicole Massé-Muzi

Josiane Tarrogo Portallier nous fait partager sa bibliothèque : un nouveau roman :
"Casablanca rêvait", un roman qui parle de Casa
"Bonjour,
Je suis née à Casablanca et en parle dans un roman paru il y a quelques mois. J'adorerais qu'il figure dans votre rubrique Livres.
Vous trouverez toutes les informations concernant cette parution en P.J.
Bien cordialement.
Nicole Massé-Muzi -
Editions Atlantica - Séguier : http://www.atlantica.fr

Sur le Maarif de José Moreno

Manu Muñoz

Manu Muñoz

Sacrés gamins du Maarif
(Par Manu Muñoz - 1946)

Sacrés gamins du Maarif

Manu Muñoz

Claudio Ocana (Claudio se base sur les écrits de Monsieur BENZAQUEN)

Bonjour Pierre, je ne pouvais que te faire parvenir ces souvenirs
Ah ! Ces souvenirs toujours présents en nous.
Ne serait-ce que par ses gens simples qui sillonnaient les rues.
A la porte du ‘'Petit Lycée'', il y avait toujours le vendeur de barbe à papa avec sa carriole, le nuage qui s'enroulait sur le bâton nous fascinait. Les vendeurs de bonbons avec les piroulis dont les manches étaient, soit une petite cuiller, soit une fourchette, les réglisses en forme de colimaçons que l'on déroulait. Le vendeur de pépites, de cacahouètes et de pois-chiches. Le vendeur de noix de coco. Le vendeur de nougat surnommé : ‘'Jimmy nougat'', avec sa longue barre de métal enrobée de nougat et sur laquelle il tapait avec un bruit métallique pour nous attirer.
A certaines périodes de l'année, nous faisions le ‘'tour de côte'' pour admirer le coucher du soleil dans la jolie Mercury au toit transparent de mes parents. Bien entendu nous nous arrêtions pour manger des ‘'tchumbos'' (figues de barbarie), et des maïs grillés ou bouillis. Mon père surveillait du coin de l'œil les sièges pour qu'on ne salisse pas sa belle américaine. Nous, nous nous régalions tout en regardant passer le vendeur de ballons aux couleurs multicolores.
Près du zoo d'Aïn Sebaa, nous chantions dans la voiture :''Du côté du zoo''. Mon père était patient, mais lorsque nous l'exaspérions, il lui arrivait de balancer sa main en arrière, sans regarder car il conduisait, le coup retombait sur le plus proche. La place entre les deux sièges était maudite, personne ne la voulait.
J'aimais entendre le son du klaxon, feutré comme une note de jazz. Ce n'est qu'à cette époque que les klaxons des voitures ont eu cette sonorité.
Nous étions enthousiasmés lorsque dans la rue nous croisions le dresseur et son petit singe à qui il disait : ‘'Ti fire comme li viaux jouif qui demande l'arjeann'' et le petit singe de s'exécuter en musique, en se courbant main tendu pour récolter les pièces.
Je revoie encore le livreur de blocs de glaces qui remplissait les glacières. Cette charrette rouge tirée par deux beaux chevaux qui n'oubliaient jamais d'arroser la rue de leur urine odorante, les crottes nous plaisaient plus car lorsqu'elles séchaient nous aimions leur odeur.
Le livreur, aidé d'un énorme crochet, portait ces gros blocs sur les épaules parfois jusqu'au quatrième étage de l'immeuble. Notre terrain de jeu était la rue où il y avait très peu de voitures. Quand les Bambaras passaient près de chez nous en gesticulant en musique, nous avions peur et allions nous réfugier dans l'entrée de notre immeuble. J'en profitais pour serrer très fort Connie dans mes bras. Une petite américaine dont je parlerai tout à l'heure.
Ma mère ne manquait jamais le petit espagnol, vendeur de ‘'monas'' (brioches) et surveillait son cri : ‘'La mona, la mona madame.'' Avec l'accent.
Parfois le matin, comme un oiseau, le rémouleur nous accompagnait de sa musique mélodieuse qui flottait dans l'air et semblait tout apaiser.
Le soudeur de métaux que l'on entendait de loin car il tapait sur une casserole pour se faire annoncer.
Le vendeur d'ails qui criait : ‘'A di l'ail''. Le vendeur de fumier qui annonçait : ‘'lifumépoujadin''. Le vendeur de poissons qui chantait : ‘' Brochi, crabibo yal boulbo''. Le vieux-habits avec son ‘'biieuu''. Le vendeur d'eau, avec son outre en peau de bouc, ses tasses en cuivre et son jolie costume typique.
Et j'en oublie de ces hommes qui ont, sans que nous nous en rendions
compte, remplies nos souvenirs et peuplés notre vie.
Parfois, passaient dans la rue, ces éternels aides de la police que l'on appelait les ‘'Jabaconnais'' ; on a jamais su si cela voulait dire'' Je vais cogner'' ou plutôt ‘'Je pas connais ''.
Souvent, nous prenions des calèches pour nous déplacer, autrement plus sympathique que les taxis. J'aimais regarder les petites Jeep américaines quand elles nous doublaient. Elles étaient gracieuses comme des jouets.
A l'épicerie, nous achetions des boites de cachous La Jaunie, des chocolats Mars et des biscuits Henry. J'adorais les pierres à feu que l'on lançait sur le sol pour les faire crépiter.
Chaque année, nous étions invités pour fêter l'anniversaire du couronnement de sa majesté la Reine d'Angleterre sur un navire de guerre britannique.
Ma mère nous mettait nos plus beaux habits.
L'accueil était très chaleureux. Les fanfares remplissaient l'air d'une douce musique. Nous avions accès à toutes sortes de jeux. Le buffet était rempli de gâteaux. Cela nous donnait une tout autre idée de l'armée. Chaque enfant repartait avec des cadeaux.
Nous habitions dans un quartier tranquille. Notre voisin sur le trottoir d'en face s'appelait monsieur Lebon, qui, bien qu'ayant une réputation d'antisémite, venait fréquemment le samedi réclamer une assiette de dafina. Non loin, près des douches Laredo, rue Lacépède, habitait Haïm la Force, capable d'arrêter deux chevaux avec les dents.
Au rez- de-chaussée de notre immeuble, un capitaine de l'armée Américaine vivait avec sa famille : les ‘'Quillen'', ses deux filles Connie et Nancy étaient deux jolies petites blondes. Malgré mes dix ans, Connie fut mon premier flirt.
Nous partions dans leur station-wagon américaine à la base de Nouaceur et là, je restais émerveillé par ce petit bout d'Amérique. C'était pour moi le modernisme. Les super marchés, les jeeps, les glaces, les congélateurs géants, les belles voitures américaines, les Ray Ban, les jeans, la musique country dans l'air, les Dallas, les gens plus décontractés. A chaque fois que j'y retournais, c'était la fête.
Radio Nouaceur nous permettait d'écouter les derniers tubes avant l'Europe :
Elvis Presley, Little Richard, Jerry Lee Lewis, Eddie Cochran, Fats Domino, les Platters et tant d'autres.
Plus tard nous nous déplacions en Solex et je n'oublie pas que pour aller plus vite, nous faisions pression sur le pneu avant en poussant la barre en fer du moteur. La place Bel Air et la rue Ollier étaient notre circuit pour course de Solex.
Ah ! Le bal des ‘'Provinces de France'' qui réunissait des milliers de gens. Nous dansions sur des estrades et jouions à des dizaines de jeux.
Peu à peu, ces ‘'Provinces'' de France n'ont fait que se réduire avec le temps.
Et la foire Internationale, grandiose avec ses dizaines de stands et surtout ses jeux les plus mirobolants. Je rie encore en me rappelant les cris pour attirer la clientèle : ‘'Errbah, errbah ! A ghanier la poupée. Qui n'a pas gagné, va gagner.
Qui n'a pas eu, va eu. Tout c'qu'il est pas rouge, il est noir. C'est la chance qui danse. La maison du bonheur.
Cinquante ans plus tard, je le chante encore avec nostalgie.
Se souvient-on du géant, qui se déplaçait dans une quatre chevaux, assis sur le siège arrière.
Et de la vieille Russe extrêmement maquillée qui sillonnait les rues, habillée de fourrures, de toque et de foulards bariolés en plein été.
J'en arrive au Maarif avec ses quatre cinémas : Le Rex, le Mondial, le Familia et le Monte Carlo. Pour nous y rendre nous passions devant les maisons basses occupées par les Espagnols. Souvent sur le trottoir les petites vieilles, tricotaient assises sur des fauteuils en rotin. On se croyait dans un village du sud de l'Espagne.
A l'église, nous allions écouter l'orgue, tout près de l'école tenue par les religieuses.
Le week-end, souvent nous partions nous baigner soit au port de Casablanca à la jetée de Lure, soit à Fédala pour profiter de sa quiétude.
Nous allions voir de prestigieux chanteurs aux arènes de Casablanca ou au théâtre Municipal.
Je n'ai pas parlé du boulevard de la Gare, avec ses boutiques de grandes marques, ses librairies, ses cinémas, ses immeubles stylés, son salon de thé : ‘'Au Roi de la Bière'', son marché Central au charme ancien et ses palmiers qui lui donnaient beaucoup de prestance.
Casablanca était une ville élégante et cosmopolite.
Il y a tant à dire sur cette ville qui subit une transformation radicale et où les souvenirs avec le temps se sont dilués. C'est tellement bon de les réveiller pour les faire revivre.
Merci Monsieur BENZAQUEN de nous avoir rappelé tous ces bons souvenirs
Bon Week End à toi Pierre, ainsi qu'à tous les Mâarifiens et Mâarifiennes
Claudio le Mâarifien
PL : Merci Claudio
Tous ces souvenirs !!!!
Formidable !!!!!!!!!!!!!!!!!
Je fais copie à notre présidente, et à Isabelle Piccione
Chjao - A +
Pierrot Lacroix

Roger Orquera

Bonjour Pierre,
J'aime beaucoup votre site car il est un lieu où chacun vient apporter par sa présence un témoignage de son attachement à une collectivité qui a grandi au Maarif à Casablanca.
La chaleur de cette diversité consignée ici depuis plusieurs années est la preuve de notre attachement à des vertus puisées dans le souvenir si puissant de notre enfance.
Mon message aussi, se veut comme la nouvelle petite pierre ajoutée à ce bel édifice.
Merci à vous par avance si vous vouliez bien le publier.

Mon nom est Roger Orquéra.
Je suis né à Settat, région de la Chaouia, près de Casablanca, puis ma famille a vite migré à Safi où j'ai passé mes 14 premières années.
Etudes primaires à l'Ecole du Plateau où sévissaient Mr Pillot, directeur d'école et Mr Balayssac, directeur d'internat.
Casablanca m'a vu ensuite à l'école Indus, en apprentissage dans une imprimerie du Maarif ( bvd Danton) et ensuite ce fut le service militaire avec affectation à l'Etat Major de Fès, comme secrétaire.
Un poste au contentieux à la CPIM – CAISSE DE PRETS IMMOBILIERS DU MAROC - rue Blaise Pascal à Casa ( aujourd'hui, rue du Prince Moulay Abdallah ) .
Départ du Maroc en 1964 pour la région parisienne où une banque m'accueille dans son service juridique, une autre voie dans l'immobilier jusqu'à la retraite.
…………………….
Depuis plusieurs années, du temps, beaucoup de temps en partage avec la France et le Maroc, terre de nos aïeux qui nous tient tant.
Du temps aussi donné à une écriture, intitulée, pour la mémoire : tempête dans mes racines, mon autobiographie que vous pouvez consulter en allant sur http://www.tempete-dans-mes-racines.com
Vous goûterez-là à quelques souvenirs parfumés, totalement ancrés en moi.
Vous serez happé (e) par la mélodie, l'authenticité et la vie d'un Français sous le Protectorat et après l'Indépendance et dont la deuxième langue est l'arabe dialectal ( Darrija ). Une vie enrichie de plusieurs cultures, parcelle de notre histoire dans la grande Histoire.
Et si ensuite , vous étiez tenté (e) de m'écrire, n'hésitez pas ! Adressez-moi votre message soit ici sur le site soit à mon adresse e-mail rmorquera@wanadoo.fr
Amitiés à tous.

Rappel : Le 2/7/2008 : Roger nous écrivait :
Roger Oquera
Bonjour cher ami maarifien, Je vous remercie de bien vouloir publier le mot ci-après. Bien cordialement.
Roger Orquéra "Il y a quelques temps, j'ai découvert votre site par l'intermédiaire de Josiane Tarrago et j'en avais fait l'éloge le considérant comme un important instrument de rapprochement et d'amitiés. Aujourd'hui, il me faut vous dire qu'à la lecture de mon autobiographie : "Tempête dans mes racines", offert pour la fête des pères par Jo à son papa Jean Portalier, celui-ci me fait savoir qu'il a lui-même connu deux de mes camarades cités dans mon livre : Fernand Acédo et Robert Galant.
Il se rappelle de mémorables parties de pêches avec eux à Bouznika et à Pont Blondin. C'est donc grâce à Jean via Jo Tarrago, sa fille, que j'ai eu le téléphone
de Fernand qui habite la Province de Valencia. Hier soir donc, un grand moment d'émotions. Coup de téléphone : dring, dring,
Allo ? * Oui. * Vous êtes Monsieur Acédo ? * Oui. * Fernand Acédo ? * Oui. * Vous avez habité Casablanca
? * Oui. * Vous avez travaillé à la CIGEFRAM, boulevard Danton ? * Oui. * Je suis Roger Orquéra…* Oh
! Mon Dieu ! Roger …* Comment vas-tu ?...Et là, une conversation s'ensuit pleine d'émotions de part et d'autre où il me révèle avoir toujours dans son portefeuille, soixante ans après, une photo de groupe de lui, de moi et de notre chef datant de l'époque de la CIGEFRAM. On s'est, bien entendu, promis de se revoir.
Voilà ! Je tenais à vous relater ici cet épisode de retrouvailles qui démontre bien l'utilité de votre site et remercier dans ces lignes, Josiane Tarrago, qui, avec sa notoire gentillesse, m'a grandement aidé à renouer avec mon ami maarifien.
Bien chaleureusement.
Roger Orquéra.

et aussi le 5/6/2008 :
Nicole Ruglio
Bonjour Pierrot, suite au message, sur le site du Lien, de Josiane TARRAGO, j'ai envoyé un Mail à M. ORQUERA au sujet de son livre "Tempête dans mes racines" il m'a répondu tout de suite et m'a demandé
si je voulais bien faire paraître ce texte sur le lien alors je te l'envoie, à toi de décider. Amitiés
Maarifiennes
PL : Voir le texte de Mr Orquera ci-joint
Roger Orquéra
Bonjour chers amis du Maroc,
Grâce à madame Josiane Tarrago que je remercie vivement ici, je viens de faire connaissance avec votre excellent site « le lien Maarifien ».
Excellent par le rapprochement et la chaleur humaine qu'il opère entre anciens du Maroc.
Excellent aussi parce qu'il participe à la transmission d'un patrimoine intellectuel nourri loin de la France et au contact quotidien avec une population de confession diverse.
Cette belle période de notre enfance sous le Protectorat marocain et la fraternité que nous avons su tous introduire dans notre vie quotidienne entre Arabes, Juifs, Français, Espagnols, Italiens dans le respect de toute confession ne doit pas sombrer dans l'oubli.
Pour ma part, j'essaye d'y participer.
C'est justement « pour la mémoire » et pour l'offrir à mes enfants et à ma famille que j'ai écrit mon autobiographie sous le titre « Tempête dans mes racines.com ».
Né au Maroc et ayant vécu 32 ans dans ce magnifique pays, je vous invite à aller sur mon site
http://www.tempete-dans-mes-racines.com pour goûter à quelques souvenirs parfumés, totalement ancrés en moi.
Et si vous êtes happé (e) par la mélodie de l'authenticité et de la vie d'un Français sous le Protectorat et après l'Indépendance, procurez-vous ma biographie.
Une vie enrichie de plusieurs cultures, parcelle de notre histoire dans la grande Histoire.
Livre de 220 pages dont 31 avec photos en couleur et en noir et blanc. Format : 14,5 x 21.
Avec une dédicace de l'auteur. Bien cordialement. -
Roger Orquéra

et le 2/6/2008 :
Josiane Tarrago, née Portallier
Salut, je suis tombée sur le site d'un gars qui a écrit un bouquin sur le Maarif, il a l'air pas mal.
Je vais le commander pour la fête des pères le livre a pour titre "tempête dans mes racines" format 15x21
il a 220 pages, dont 31 avec des photos noires-blanches et couleurs.
Son auteur s'appelle Roger Orquéra adresse pour le commander : 3 rue des fours à chaux 77700 Coupuray

A mettre éventuellement sur le site du lien.

Josiane Peneranda-Bordenave

Nanou Franco
J'ai eu un message de Josiane Penaranda-Bordenave, me demandant
de faire paraître sur le site du Lien la couverture du livre qu'elle a écrit sur sa famille mais surtout sur le Maarif de notre enfance.
Je te joins donc cette première de couverture. Si tu écris à Josiane ne mets pas de pièces jointes car elle a un ordi qui énonce à haute voix les message mais elle ne peut les lire (elle est malvoyante) et l'ordi ne lit pas le P.J.
Le prix de son livre est de 10 et 4 Eur de frais d'envoi.
Voici l'adresse mail de Josiane, que les gens qui sont intéressés la contactent.
jos.coucou64@orange.fr
Merci pour elle.
Marifiennement, Nanou

Josiane Bordenave

Bonjour,
Je t'avais parlé d'un livre que j'ai écrit concernant une famille pieds noirs du Maarif.
Comme le beaujolais nouveau il est arrivé. Pourrais tu le faire paraître dans "le Lien" ( je ne sais pas le faire ).
Prix du livre 10 euros + frais d'envoi. C'est la saga d'une famille pieds noirs courageux et travailleurs. Ils ont été les pionniers d'une merveilleuse aventure en Afrique du Nord. Comme beaucoup de familles, ils ont dû quitter leur pays et recommencer une nouvelle vie ailleurs.
Amitiés maarifiennes.
Josiane Penaranda Bordenave
jos.coucou64@orange.fr

Manoël Pénicaud

via José Morido
Les ANCIENS CHRETIENTS du MAROC il y a plus de 1000 ans:
DANS LA PEAU D'UN AUTRE
Pèlerinage insolite au Maroc avec les mages Regraga Manoël Pénicaud
Parution : 15 février 2007
Format : 140 x 225 – 240 pages
Prix : 18€
Contact presse : Adrienne de Sigy
Presse régionale : Philippe Lutinier
Points forts :
 Une découverte originale du Maroc, loin des clichés touristiques.
 Documentaire télé La Baraka des Regraga en préparation.
 Attrait pour le Maroc et pour le soufisme.
Auteur :
Anthropologue, âgé de 28 ans, Manoël Pénicaud vit à Anary-sur-Mer, dans le Var. Diplômé de l'Institut
d'ethnologie méditerranéenne et comparative
(IDEMEC), il est l'auteur et le réalisateur de plusieurs reportages télévisés et l'organisateur de
nombreuses expositions photographiques.
Livre :
Non loin de Marrakech et d'Essaouira, très loin pourtant du Maroc des clichés touristiques, les tribus
Regraga accomplissent un rituel millénaire.
Une boucle mystique de quarante jours et quarante nuits dont l'un des buts est de rendre hommage aux
44 saints ancêtres, parmi lesquels les 7 fondateurs, chrétiens d'origine, qui auraient importé l'Islam au
Maroc du temps de Mahomet, et dont les sépultures jalonnent le parcours.
Comme aux temps ancestraux, une véritable ville de tentes et de toiles tendues, avec ses marchands, ses
forains et sa cour des miracles, se dresse chaque soir pour être démontée
le matin suivant.
Au fil des pages, nous découvrons le monde étrange du soufisme populaire qui plonge ses racines dans
le paganisme.
Une autre réalité de la foi islamique surgit alors devant nos yeux par trop habitués aux mirages et aux
apparences.
L'auteur, cet étranger, « ce chrétien » dont on se méfie, parvient peu à peu à se faire accepter par les
pèlerins rustres mais rayonnants, au point de devenir l'un des leurs.
Par-delà l'étonnante aventure personnelle qu'il raconte, Manoël Pénicaud pose en filigrane la question
de l'altérité, question importante entre toutes dans le monde d'affrontement qu'est le nôtre.
A ne pas manquer en FEVRIER 2007

Georges Prinzivalli

Francisco Serrano Gomez

De Nanou Franco :
Voici un monsieur de Bordeaux qui a écrit un livre qui s'intitule :" Une si longue vie" ;... Enfance, jeunesse, exil, d'un républicain espagnol en France.
Francisco Serrano Gomez a aujourd'hui 95 ans.
Il a traversé la guerre d'Espagne, celle de 39-45 et il est le témoin d'une époque que, pour la plupart d'entre nous, nos parents ont vécu.
Ce livre est un témoignage qui apporte un éclairage à notre histoire d'enfants d'immigrés Maroc, Algérie, France
Ce livre est vendu au prix de 12 Eur.
Contact. Nanou 05.56.20.6045

IL ETAIT UNE FOIS ...LE BASKET-BALL AU MAROC

50 Objets de notre enfance

Les Pieds-Noirs

Si de Kipling

Ce n'est pas du Maarif
Mais c'était le texte fort que nous apprenions lorsque nous étions au Maarif;
Merci Monsieur Kipling.

Si

Besoins en Afrique

La lettre de soeur Michèle
Soeur Michèle Nyangono, Soeurs Salésiennes de Don Bosco, Diocèse de Bafia - Cameroun - BP 217 Bafia
Cell : (+ 237) 96 48 88 64 ou (+ 237) 74 83 04 35 - E-mail : sr_Michèle@yahoo.fr
Objet : Demande d'aide pour le Centre de jeunes des Soeurs Salésiennes en création à Bafia ( Cameroun )
Destinataires : Enfants et Jeunes de Bafia -- Chers amis, Le Père Jean Baptiste vous parlera de notre travail au Bulletin salésien. Pour une présentation sommaire de ma personne, je suis Michèle Nyangono, soeur salésienne camerounaise.
Depuis trois ans, l'obéissance religieuse m'a conduit dans les sentiers de la Communication et maintenant elle m'entraîne dans la pastorale des jeunes dans un diocèse peu connu à 200 km environ de Yaoundé, le diocèse de Bafia. Je me tourne vers vous pour solliciter votre contribution à la formation " d'honnêtes citoyens et de bons chrétiens " sur les pas de Don Bosco et Marie Dominique Mazzarello. Le Centre de jeunes que je vais vous présenter veut être une réponse aux attentes profondes des jeunes de Bafia, petite ville rurale du Cameroun dans Département du Mbam.
En effet, si le Cameroun a fait un effort réel pour la construction d'écoles primaires et secondaires, aucune structure culturelle et parascolaire n'a été envisagée à Bafia pour les enfants et les jeunes. Les jeunes rencontrent de très grandes difficultés pour l'étude personnelle car les maisons sont surpeuplées, bruyantes et dépourvues d'électricité. Les écoles en général ne disposent pas de bibliothèque et sont peu fournies en livres et documents scolaires.
Les structures de divertissements et de loisirs sont très limitées : un camp sportif municipal, des terrains de foot dans les cours des écoles ou dans les terrains vagues, quelques paniers de basket accrochés aux murs des maisons sans un véritable terrain de jeu ; aucun gymnase couvert, si non la Maison du Parti au pouvoir (RDPC) pour quelques compétitions particulières.
Les boîtes de nuits à petit prix se multiplient dans les quartiers et rendent les nuits, dotées d'électricité, très bruyantes et peu reposantes.
Ce Centre dont la construction débutera en octobre 2008 et terminera en mai 2009, se propose donc de pallier aux manques de structures parascolaires du temps libre et de moyens de formation,mis à la disposition des enfants et des jeunes des classes primaires et secondaires, soit non scolarisés ou désoeuvrés, avec une attention toute particulière à la jeune fille en situation de précarité.
Par conséquent il entend offrir : - un espace où " les jeunes trouvent des salles d'études, une bibliothèque, une salle d'informatique.

  • "les enfants et les jeunes analphabètes pourront fréquenter des cours d'alphabétisation et de mise à niveau pour éventuellement se présenter au CEPE. - " les jeunes filles qui ne sont plus ou non scolarisées, sans exclure les garçons. s'initient aux petits métiers, surtout dans le secteur artisanal - " la jeunesse estudiantine ou désoeuvrée trouve des intérêts alternatifs à travers le sport et autres activités culturelles. -

· un lieu de débat, de confrontation et de formation à la citoyenneté et à la démocratie, en luttant contre la mentalité de corruption et la recrudescence des croyances occultes comme moyens d'enrichissement et comme solution aux problèmes concrets de l'existence. Et comme c'est ensemble que " les gouttes d'eau cassent un rocher ", je soumets à votre générosité une liste pour que, suivant vos moyens, vous apportiez une pierre à l'édification de cette oeuvre qui veut faire des jeunes, "les sentinelles de l'aurore ".
Avec toute notre reconnaissance, et que Marie Auxiliatrice vous bénisse.
Sr Michèle Nyangono
Lettre du Père Jean Baptiste Beraud